La République en marche est devenue officiellement Renaissance. Le parti présidentiel organisait ce samedi soir au Carrousel du Louvre son congrès fondateur. Le député européen Stéphane Séjourné en est désormais le secrétaire général. Il succède à Stanislas Guerini. Mais la soirée a surtout été marquée par une absence : celle de François Bayrou, le patron du Modem.
"François Bayrou fait son coup d’éclat !"
Sa chaise était au premier rang, son nom inscrit noir sur blanc sur le dosseret, juste à côté du nouvel homme fort de la Macronie, Stéphane Séjourné. Mais François Bayrou n’est jamais venu, sa place réservée est restée vide jusqu’à ce que les cadres du parti ne se décident à enlever discrètement son nom. Une absence qui a provoqué un certain agacement en tribune. "À quoi joue-t-il ?", s’énerve un conseiller. "François Bayrou fait son coup d’éclat !", peste un autre.
Car aux mêmes moments, une interview de François Bayrou a été publiée par le journal Le Parisien, dans laquelle le patron du Modem se dit "opposé au passage en force" au sujet de la réforme des retraites. Et c’est peut-être là, la principale explication de sa non-venue au congrès de Renaissance. Marquer, à sa façon, sa désapprobation de ce qui semble se dessiner. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a redit encore samedi soir sa détermination à faire en sorte que la réforme des retraites entre en vigueur à l’été 2023.
"Le 49.3 n'est pas un passage en force" pour Bruno Le Maire
Et il a également répondu à François Bayrou, affirmant que "nous sommes tous opposés à un passage en force sur les retraites. Il n'y a pas de passage en force possible en démocratie. Le 49.3 n'est pas un passage en force, c'est un des éléments du parlementarisme rationalisé, ça figure dans la Constitution française", s'est justifié le ministre de l'Économie.
"Donc il n'est pas question d'un passage en force. Pas question non plus d'immobilisme ou de recul. Et on ira jusqu'au bout du dialogue, jusqu'au bout des discussions, jusqu'au bout des compromis possibles. On ne peut pas dialoguer tout seul. Notre responsabilité, c'est de décider et respecter le calendrier que nous nous sommes fixés, c'est-à-dire une réforme des retraites qui entre en vigueur à l'été 2023", a conclu Bruno Le Maire.