Valérie Hayer, tête de liste macroniste aux élections européennes, a appelé à un "grand plan d'investissement" de 1.000 milliards d'euros pour "l'Europe de 2030", laissant à ses soutiens les attaques contre ses concurrents, samedi lors d'un meeting à Strasbourg. "Soyons d'un optimisme à toute épreuve", a lancé Valérie Hayer, en deuxième position dans les sondages, talonnée par Raphaël Glucksmann et distancée par Jordan Bardella.
"Ne pensons jamais que l'Europe est figée. Revendiquons une Europe qui se réinvente", a-t-elle déclaré devant une salle d'environ 400 personnes, au cours d'un discours de moins de 15 minutes, centré sur ses priorités politiques. Citant cinq "secteurs stratégiques", le numérique, l'énergie, les transports, le spatial et la santé, elle a réclamé "un grand plan pour redevenir maîtres de notre destin" à l'horizon 2030, à hauteur de 1.000 milliards d'euros.
"Renforcement" de la "coopération stratégique" européenne
"Nous ne pouvons pas nous permettre de rater la révolution de l'intelligence artificielle. Alors investissons pour nous mettre au niveau des investissements chinois ou américains", a-t-elle exposé. "Bâtissons des champions 'made in Europe'". Elle a également appelé de ses vœux un "renforcement" de la "coopération stratégique" européenne, via un "triplement" des dépenses militaires dans l'UE, la mise en place d'une "préférence européenne" dans les achats militaires, et la construction "en Européens", de "l'avion de combat du futur et du char du futur".
"Notre continent ne peut pas continuer de dépendre éperdument de l'ombrelle américaine", a-t-elle soutenu. "J'ai besoin de vous", a-t-elle conclu à l'adresse de ses électeurs. "Nous avons la tâche immense de convaincre les Français. Et pour ça, il nous reste seulement trois dimanches." Avant elle, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'était chargé de tacler Raphaël Glucksmann, "l'impuissance dissimulée sous les beaux discours", et Jordan Bardella adepte de la "stratégie du pas de langage du tout".
"Le parti de la grande capitulation nationale"
Raphaël Glucksmann "est marié à la Nupes, à La France insoumise, à l'extrême gauche, il est comptable de leurs décisions", a attaqué Bruno Le Maire. "On ne peut pas être divorcé à Bruxelles et marié à Paris. La double vie politique conduit à l'impuissance." Quant à la tête de liste du RN, il "trompe, ment, avec un aplomb stupéfiant". "Dès que Jordan Bardella dit quelque chose, la gigantesque tromperie du Rassemblement national apparaît au grand jour : le RN, c'est une escroquerie politique, c'est le parti de la grande capitulation nationale."