Avec cet engagement, Bruno Le Maire prédit qu'il y aura "un avant et un après". Invité dimanche du Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews, le ministre de l'Économie est revenu sur l'accord trouvé au G7 Finances sur l'objectif d'un taux d'impôt minimal mondial sur les sociétés d'"au moins 15%. Qualifiant l'accord "d'historique", il prévient néanmoins que la France compte bien encore tenter de peser pour que le taux d'imposition soit "le plus élevé possible".
Avant cet accord, "nous n'avions aucune perspective de taxer les géants du numérique", rappelle le membre du gouvernement, et il existait "des possibilités d'optimisation fiscale pour toutes les grandes multinationales". "Cela ne sera plus possible", se réjouit-il, heureux de voir que "les grandes nations occidentales vont définir les règles en terme de fiscalité pour le 21e siècle".
Le taux de 15%, "un compromis"
Mais ce montant d'au moins 15% est-il suffisant ? Avant même l'accord, Paris avait prévenu qu'il représentait "un minimum". Aujourd'hui, Bruno Le Maire estime que "c'est déjà un bel exploit d'être parvenu a se mettre d'accord sur un impôt minimum", le chiffre de 15% étant "un compromis". Mais, prévient-il, "dans les semaines qui viennent, nous allons continuer à nous battre pour un taux le plus élevé possible".
"Ça sera très difficile", reconnaît l'ex-LR, "car l'accord a été très difficile à trouver". "Mais nous ne ménagerons pas nos efforts", assure le ministre.
Cet impôt mondial va permettre aux pays de bénéficier de nouvelles importantes recettes. "Nous avons tous besoin d'argent. Nous avons tous beaucoup dépensé au cours de cette crise sanitaire et économique, et il nous faut des recettes", explique Bruno Le Maire. "Sur la taxation des géants du numérique, pour la France, ça va rapporter plus que les 400 millions d'euros que nous touchons avec la taxe nationale, ça peut être entre 500 millions d'euros et un milliard. Et pour la taxation minimale, on est sur plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'échelle européenne et plusieurs milliards d'euros à l'échelle de la France."
"Ce sont des recettes fiscales qui peuvent être considérables et qui sont justes", conclut Bruno Le Maire.