La conférence de presse qu'il tient à son QG, lundi, à 16 heures, permettra-t-elle à François Fillon de faire face à ces nouvelles révélations ? Ce que révèle Le Monde dans son édition de mardi fragilise en tout cas la défense de François Fillon, son épouse et ses enfants, déjà mise à mal. Il s'agirait de trois nouvelles affaires Fillon, deux étant liées aux deux enfants aînés du couple, la dernière aux liens qui unissent Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de La Revue des Deux Mondes, à François et Penelope Fillon.
Leur fille Marie aurait aidé à écrire un livre. En octobre 2006, François Fillon publie un livre, La France peut supporter la vérité. Comme il l'aurait révélé aux enquêteurs, lundi 30 janvier, il ne l'aurait pas écrit seul, mais avec sa fille Marie, elle aussi employée en tant qu'assistante parlementaire. "Elle a fourni un gros travail documentaire", aurait détaillé le candidat.
Le fils aîné du couple aurait travaillé pour la campagne de Sarkozy. Un des fils du couple, Charles, aurait participé à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. François Fillon est alors directeur du projet du candidat Sarkozy. "Il m’a aidé en travaillant au programme du candidat à l’élection présidentielle sur des sujets institutionnels", aurait indiqué le vainqueur de la primaire aux enquêteurs. A l'époque, il le rémunérait pourtant comme assistant parlementaire, selon le Canard enchaîné. Si les faits étaient confirmés, le motif de "financement illicite de campagne électorale" pourraient s'ajouter aux autres chefs d'accusation.
Penelope Fillon n'a "jamais officialisé sa qualité d'assistante". Assistante parlementaire de François Fillon elle aussi, de 1988 à 1990, de 1998 à 2002 et de 2012 à 2013, Penelope Fillon a expliqué aux enquêteurs son rôle auprès de son mari. "Je lui préparais des fiches. (...) Il m’arrivait de le représenter", a-t-elle indiqué, selon le quotidien. "Jamais je n’ai officialisé ma qualité d’assistante parlementaire de Marc Joulaud, pas plus que quand je faisais le même travail pour mon mari", précise-t-elle.
L'emploi de Penelope Fillon était-il une compensation pour "service rendu" ? Enfin, Le Monde révèle que les enquêteurs s'intéressent à une décoration reçue en 2011 par Marc Ladreit de Lacharrière, patron du groupe Fimalac, du Premier ministre de l'époque, François Fillon. Cette année-là, il a été élevé à la dignité de "grand-croix dans l’ordre national de la Légion d’honneur". L'emploi de Penelope Fillon en tant que consultante de la publication, de 2012 à 2013, par le même Marc Ladreit de Lacharrière, serait une compensation à cette décoration. L'avocat de Penelope Fillon nie quant à lui un éventuel lien entre la décoration et l'embauche de sa cliente l'année suivante.