Jugement ou rebondissement ? Le suspense est total dans l’affaire Fillon. Le tribunal correctionnel de Paris doit rendre sa décision, lundi, sur les soupçons d’emplois fictifs de Pénélope Fillon. Après le procès cet hiver, le parquet avait requis cinq ans de prison, dont deux ans ferme à l’encontre de l’ancien Premier ministre pour "détournement de fonds publics" et "complicité d’abus de bien social". Mais les avocats de François Fillon ont demandé de rouvrir les débats après les récentes déclarations de l'ex-patronne du Parquet national financier.
Le tribunal rendra-t-il sa décision ?
"Nous venons de saisir ce jour la 32e chambre du Tribunal correctionnel de Paris d'une demande de réouverture des débats afin que les événements récents puissent être discutés entre toutes les parties", a annoncé la défense dans un communiqué, après que l'ancienne cheffe du parquet national financier, Éliane Houlette, a affirmé avoir mené l'enquête sous la "pression" du parquet général.
La demande des avocats de François Fillon, Pénélope Fillon, et de Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon dans la Sarthe, fait ainsi peser une incertitude sur le rendu du jugement, prévu à 13h30, lundi. Tout est possible. La présidente Nathalie Gavarino peut refuser d'accéder à la requête de la défense. Le tribunal pourra alors rendre sa décision comme si de rien n'était. L'ancienne procureure nationale financier a évoqué des pressions procédurales, mais rien sur le fond. Dans tous les cas, les avocats de François et Pénélope Fillon peuvent toujours faire appel de la décision et ajouter des pièces aux débats.
L'audience pourrait être renvoyée
Deuxième option : le tribunal peut accepter d'accéder à la demande de la défense et donc rouvrir les débats. Il peut même décider d'un supplément d'informations, qui serait alors confié à l'un des juges. Dans ce cas, l'audience pourrait être renvoyée afin de laisser le temps à chaque partie de réunir les pièces nécessaires, ou de produire tel ou tel document.
Les déclarations d'Éliane Houlette ont déclenché une avalanche de réactions politiques critiquant une instrumentalisation de la justice dans cette affaire ultra-sensible. Vendredi soir, Emmanuel Macron a saisi pour avis le Conseil supérieur de la magistrature pour "vérifier que le parquet national financier a bien mené son enquête en "toute sérénité, sans pression" de l'exécutif. D’après les informations d'Europe 1, le sujet a fait l’objet d’intenses discussions du côté du Palais de justice. Tous les scénarios ont été envisagés.