Les juges chargés de l'enquête sur les emplois présumés fictifs de l'épouse et des enfants de François Fillon ont notifié vendredi la fin de leurs investigations, selon des sources concordantes, confirmant une information de BFMTV. Il revient désormais au parquet national financier (PNF) de donner son avis sur un éventuel procès de l'ex-candidat de la droite à la présidentielle en 2017 avant la décision finale des juges.
Mis en examen dans ce dossier, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a été réentendu début septembre au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, après que les policiers ont remis cet été aux juges leur rapport de synthèse. Le PNF avait ouvert une enquête après des révélations du Canard Enchaîné le 25 janvier 2017, qui se sont avérées fatales pour la candidature de François Fillon. Parti favori dans la course à l'Élysée, il avait finalement été éliminé en avril dès le premier tour.
Soupçons d'emplois fictifs et salaires élevés. Au cœur du dossier, les soupçons d'emplois fictifs de sa femme Pénélope et de ses enfants quand ils étaient ses assistants parlementaires. Les investigations portaient aussi sur les salaires - 3.500 euros net par mois - touchés de mai 2012 à décembre 2013 par son épouse pour un emploi à la Revue des deux mondes, propriété d'un homme d'affaires proche de François Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière.
Robert Bourgi, la Françafrique et des costumes. Mis en examen le 14 mars 2017, notamment pour "détournement de fonds publics" et "complicité et recel d'abus de bien sociaux", François Fillon s'était alors borné à lire une brève déclaration devant les juges. Outre ces déboires judiciaires, la campagne du candidat avait été plombée par les révélations de Robert Bourgi, figure des réseaux de la "Françafrique", qui s'est vanté d'avoir offert deux costumes d'une valeur de 13.000 euros à l'ancien Premier ministre.
Quatre autres personnes mises en examen. François Fillon avait été entendu pour la première fois sur le fond de l'affaire quelques mois après la présidentielle par les juges Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau. Lors de cette audition, fin juillet 2017, François Fillon avait défendu la réalité des emplois d'assistants de sa femme à l'Assemblée nationale, entre 1986 et 2013, lorsqu'il était député, et de ses enfants Charles et Marie quand il siégeait au Sénat, entre 2005 et 2007. Quatre personnes ont été mises en examen dans cette enquête : les époux Fillon, Marc Joulaud (ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale), et Marc Ladreit de Lacharrière. Les deux enfants du couple Fillon ont été placés sous le statut de témoin assisté.