Vendredi 14 février, Benjamin Griveaux, le candidat La République en Marche pour la mairie de Paris, a annoncé jeter l’éponge après la diffusion sur un site internet de vidéos à caractère sexuel, largement relayées sur les réseaux sociaux. "On a ici une technologie que nous avons le devoir de réguler, et à laquelle nous avons le devoir de nous former", a estimé Cédric Villani, également candidat à la mairie de Paris, et invité dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1. "Si nous n’y prenons pas garde, c’est la guillotine 2.0", alerte-t-il, dans une formule empruntée à Michel Onfray.
"Trouver le bon équilibre"
"Il faut trouver le bon équilibre entre régulation et liberté", poursuit le mathématicien. "On ne peut pas restreindre les libertés publiques, mais il faut trouver les bons usages pour que ces réseaux sociaux servent les liens (entre citoyens)", explique-t-il. "Il faut regarder cela en face, en ayant en tête tous les enjeux, on en revient aux questions d’éthique et d’intelligence artificielle."
Haro sur les réseaux sociaux
Piotr Pavlenski, un artiste contestataire russe réfugié en France depuis 2017, prétend être à l'origine de la diffusion de ces vidéos intimes. À Libération, il a expliqué avoir voulu dénoncer l'"hypocrisie" de Benjamin Griveaux, dont la campagne était, selon lui, axée sur "les valeurs familiales traditionnelles". Il a été mis en examen pour "atteinte à l’intimité de la vie privée par enregistrement ou transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel".
Depuis, le rôle des réseaux sociaux dans cette affaire a été dénoncé par de nombreuses personnalités, à l’instar du pénaliste Éric Dupond-Moretti, qui déclarait vendredi, sur notre antenne : "Les réseaux sociaux devraient être l’outil de la démocratique participative, c’est devenu une poubelle à ciel ouvert."