Emmanuel Macron a souhaité qu'il n'y ait ni "opacité", ni "complaisance" ni "inquisition" à propos des accusations d'agressions sexuelles et de viol contre son ex-ministre Nicolas Hulot, mais "l'efficacité de la justice", selon des propos rapportés du Conseil des ministres.
"Nous n'accepterons jamais une société de l'opacité ou de la complaisance"
"La position du gouvernement sur ce sujet est constante. Nous n'accepterons jamais une société de l'opacité ou de la complaisance. Et nous ne voulons pas non plus d'une société de l'inquisition. Alors l'enjeu, c'est de faciliter et d'accompagner la libération de la parole, le recueil des plaintes, l'efficacité de la justice", a dit le chef de l'État en Conseil des ministres, ont rapporté des participants, confirmant des informations de plusieurs médias.
"Nous avons énormément fait pour cela, et nous allons continuer à agir résolument en ce sens", a ajouté Emmanuel Macron, s'exprimant pour la première fois depuis la diffusion jeudi dernier par France 2 d'une enquête dans laquelle plusieurs femmes ont accusé de viols et d'agressions sexuelles l'ancien ministre et animateur télé.
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Une enquête préliminaire ouverte
Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire. Nicolas Hulot avait annoncé dès mercredi, veille de la diffusion, quitter "définitivement" la vie publique, pour protéger ses proches et sa Fondation des retombées d'un "lynchage". Au total, ce sont au moins six femmes, dont l'une mineure au moment des faits, qui le mettent en cause. L'opposition a mis en cause l'exécutif dont plusieurs ministres, comme Marlène Schiappa, qui était à l'époque secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Ils avaient pris la défense de leur collègue, en 2018 après la révélation d'une plainte pour viol qui avait finalement été classée sans suite en raison du délai dépassé de prescription des faits.
Interrogé sur cette plainte pour viol de Pascale Mitterrand, la petite-fille de l'ex-président François Mitterrand, le porte-parole du gouvernement avait expliqué le 26 novembre qu'à l'époque, il y avait "eu un soutien à l'Etat de droit, à la présomption d'innocence". "Aujourd'hui", avait argumenté Gabriuel Attal, "il y a des témoignages supplémentaires qui s'ajoutent, qui n'étaient pas connus à l'époque".