À peine a-t-elle été dévoilée par le menu que l’ensemble des syndicats s’est ligué contre la réforme des retraites, au moins contre une même mesure : l’instauration d’un âge d'équilibre, fixé à 64 ans. Il faut rappeler que le 27 août 2019, Emmanuel Macron avait déclaré ne pas être favorable à la mise en place d'un âge pivot. Or, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé mercredi que cette piste avait finalement été retenue par le gouvernement, de manière à inciter les Français à travailler plus longtemps. "Il y a évidemment une marge de négociation avec les partenaires sociaux", a toutefois voulu nuancer jeudi, au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, Gérald Darmanin, le ministre des l'Action et des comptes publics. "La négociation sociale est ouverte, le premier ministre l’a dit", rappelle-t-il.
"Le gouvernement ne pense pas qu’il faille baisser les pensions ou augmenter les charges patronales pour équilibrer les retraites. Donc, nous pensons qu’il faut travailler plus", explique le locataire de Bercy. De son côté, le chef du gouvernement a indiqué mercredi que le retour à l’équilibre du système financier du régime des pensions serait confié aux partenaires sociaux. "Il y a la question de l’âge qui se pose, mais si les partenaires sociaux se mettent d’accord sur autre chose pour équilibrer les retraites, le gouvernement écoutera", assure Gérald Darmanin. Avec un avertissement toutefois : "Ce qui n’est pas négociable, c’est le fait que le système soit équilibré quand nous le mettrons en place."
"Le gouvernement ne fait pas d’économies sur la retraite des Français"
Laurent Berger, le secrétaire générale de la CFDT, premier syndicat de France, a reproché mercredi au gouvernement d’avoir transformé une réforme annoncée comme systémique en une réforme paramétrique. Il demande désormais au gouvernement de "revenir en arrière" sur l'âge d'équilibre. "Il ne s’agit pas d’une mesure budgétaire, le gouvernement ne fait pas d’économies sur la retraite des Français, pas un euro d’économie !", lui répond Gérald Darmanin, toujours au micro d'Europe 1. "Nous allons même aider à la revalorisation du salaire des agents publics, singulièrement des professeurs, des instituteurs et des infirmières", fait-il valoir.