Agir, aider, trancher : les "mots" de Jacques Chirac distribués aux Invalides

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Europe1.fr avec AFP
Un livret préparé par la famille de Jacques Chirac, pour le retrouver au travers de ses "mots", va être distribué aux Français venus lui rendre dimanche aux Invalides.

La soif d'agir, le besoin d'aider, trancher, décider en conscience : un livret préparé par la famille de Jacques Chirac, pour le retrouver au travers de ses "mots", va être distribué aux Français venus lui rendre dimanche aux Invalides

"Des souvenirs, des images, des émotions reviennent. Vous l'aimiez, le respectiez. Il a fait partie de votre jeunesse, de l'idée que vous vous faites de la France. Il était le grand frère, le père, l'ami imaginaire. Essayons de le retrouver à travers ses mots", est-il écrit en préambule, sous des vers de Paul Eluard, dans ce livret d'une vingtaine de pages intitulé "Jacques Chirac par ses mots", dont l'AFP a eu copie.

 

"Je m'endors toujours avec l'impression que le temps m'a manqué", disait Jacques Chirac. La "soif d'agir" le caractérise en premier lieu, selon sa famille. "Il avait cet appétit de la vie, ce panache, cette énergie dévorante qui balaie tout sur son passage", décrit-elle.

"Le besoin d'aider" est un autre moteur, lui qui avait "cette sensibilité à la souffrance de ceux qui sont empêchés par le handicap ou la maladie", selon ses proches. "Corrézien, Français et citoyen du monde", Jacques Chirac avait "en même temps les pieds solidement enfoncés dans la terre, la passion des grandes idées et le regard tourné vers le monde, son unité, son universalité. Il était français, tellement français", soulignent-ils encore. "La France je l'aime passionnément. Elle n'est pas un pays comme un autre. Elle a des responsabilités particulières", déclarait ainsi l'ancien président en 2007.

"Jacques Chirac avait un secret"

En outre, "cette curiosité, cette connaissance, cette culture du monde ont fait sa force", est-il rappelé avec ses mots lors de l'inauguration en 2006 du musée parisien du Quai Branly. Son engagement pour l'écologie est aussi mis en exergue, comme lors de son discours à Johannesburg en 2002 : "L'homme, pointe avancée de l'évolution, peut-il devenir l'ennemi de la vie ? C'est le risque qu'aujourd'hui nous courons par égoïsme ou par aveuglement".

"Jacques Chirac avait un secret. Dans une serviette qui ne le quittait jamais, se trouvait une chronologie de l'univers, de la Terre, de l'humanité", indique sa famille. "Jacques Chirac avait conscience de la fragilité du lien social et de l'unité nationale. Il savait le danger mortel du rejet de l'autre, de la recherche de boucs émissaires, de la banalisation de la haine", souligne-t-elle encore. Le livret se termine par des mots du philosophe indien Tagore sur le passage de la vie à trépas: "Peut-être que là-bas la lumière et l'obscurité sont semblables..."