Un moyen pour mieux contrôler les allocations de rentrée. C'est la proposition d'une partie du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale : verser ces aides sous forme de bons d'achat. Un texte qui vise à faire en sorte que les familles fassent effectivement des achats en lien avec la rentrée des classes. Sébastien Chenu, député RN du Nord et vice-président de l'Assemblée nationale, était l'invité de Lionel Gougelot ce vendredi sur Europe 1.
S'il n'est pas "hostile à ce qu'il y ait des contrôles" et contre l'idée de mieux réguler les allocations scolaires, il a estimé qu'il "ne faut pas qu'il y ait [une] espèce de suspicion permanente". Il a également fustigé la tendance des LR à "traquer le pauvre, à traquer celui qui n'a pas beaucoup de moyens en disant : 'Il détourne cette allocation.'"
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"Une aide nécessaire"
Le vice-président de l'Assemblée nationale a insisté : "Je ne veux pas qu'on laisse penser que cette prime de rentrée scolaire, qui touche les trois millions de foyers qui sont parmi les plus modestes, serait systématiquement détournée, dévoyée et que les parents modestes ne l'utilise pas à bon escient." "C'est une aide nécessaire", a assuré le député du Nord d'une "circonscription particulièrement pauvre", tout en précisant que "quand il s'agit d'aider des familles pour tout simplement équiper leurs enfants pour aller à l'école, je pense qu'on est dans notre rôle".
"Il y a forcément des abus, il y a forcément des gens qui l'utilisent autrement", a admis Sébastien Chenu. "Qu'on contrôle mieux : pourquoi pas ? On peut établir des contrôles. Mais cette proposition de loi telle qu'elle est présentée, c'est en réalité une suspicion que les familles pauvres seraient incapables d'éduquer leurs gamins à travers l'utilisation de cette prime. Elle est malvenue."
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Et de conclure : "Je n'aime pas l'aspect suspicieux qui sous-tend cette proposition de loi des Républicains qui est surtout un peu la chasse aux pauvres." De son côté, le député RN préférerait "des solutions pérennes et encadrées" : "Je ne suis pas hostile à des politiques de contrôle lorsqu'il y a de la fraude, qu'elles soient sociales ou ce qu'elles soient fiscales."