"Cette réforme est-elle acceptée ? À l'évidence non", reconnaissait Emmanuel Macron ce lundi au sujet du texte de loi promulgué dans la nuit de vendredi à samedi. Mais au cours de cette allocution de 13 minutes, ce fut l'un des seuls regrets formulés par le chef de l'État. Autrement, la ligne reste la même et le report de l'âge légal de départ à 64 ans est pleinement assumé.
"Ces changements étaient nécessaires, pour garantir la retraite de chacun et pour produire plus de richesses pour notre nation", a déclaré le président. Et en dépit de la colère d'une partie des Français, le chef de l'État veut avancer. "La réponse ne peut être ni dans l’immobilisme, ni dans l’extrémisme", a poursuivi le chef de l'État.
Trois chantiers majeurs
Et de décréter trois chantiers prioritaires avec, dans un premier temps, le "travail". Emmanuel Macron a évoqué la réforme du lycée professionnel et "un nouveau pacte de la vie du travail" avant de développer son deuxième axe majeur consacré à "la justice" et "l'ordre républicain". Le président a donc annoncé le recrutement de 10.000 magistrats et promis de renforcer la lutte contre l'immigration illégale. Enfin, le chantier dédié au "progrès" pour mieux vivre s'est accompagné d'une promesse : "D'ici la fin de l'année prochaine, nous devrons avoir désengorgé tous nos services d'urgences".
Quant à la Première ministre Élisabeth Borne, son contrat à Matignon est prolongé. "Le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan. Nous avons devant nous 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France. Je nous fais confiance pour y arriver", a assuré Emmanuel Macron. Un appel loin d'être entendu par les opposants à la réforme. De nouvelles manifestations improvisées ont lieu lundi soir dans plusieurs villes de France quelques minutes après l'intervention du chef de l'État.