Les candidates à la mairie de Paris Rachida Dati (Les Républicains) et Agnès Buzyn (La République en marche) ont annoncé vouloir doter la police municipale d'armes létales. Anne Hidalgo, l'actuelle maire de Paris et candidate à sa réélection dans la capitale, estime que ce n'est pas justifié. "Le rôle de la police municipale n'est pas de se substituer à la police nationale", a affirmé Anne Hidalgo mardi sur Europe 1. Selon la maire de Paris, "l'arme létale ne sert à rien pour renseigner et sanctionner", donc les policiers municipaux de Paris n'en ont pas besoin.
"La question de l'armement c'est : pour quoi faire ?"
L'objectif affiché d'Anne Hidalgo est de renforcer la présence de la police municipale sur le terrain. "Aujourd'hui, il y a 3.400 agents qui patrouillent dans Paris et qui sont là pour sécuriser la rue", a rappelé la maire qui a créé une police municipale à Paris il y a quelques années pour pallier la baisse de la présence de la police nationale dans les rues de Paris. "Un rapport de la cour des comptes de décembre 2019 sur la police nationale à Paris dit que les policiers parisiens, ceux qui sont dans les commissariats, consacrent 2,5% de leur temps à être sur la voie publique. Le reste du temps est consacré à du maintien de l'ordre", a-t-elle appuyé.
"La question de l'armement c'est : pour quoi faire ?", fait-elle remarquer. Le risque d'attaques terroristes sur le territoire pourrait-il justifier un armement des policiers municipaux ? Le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe, 25 ans, n’était pas armée. Ni son collègue, qui n’a rien pu faire pour sauver la jeune policière municipale tombée sous les balles du terroriste Amedy Coulibaly à Montrouge. Selon Anne Hidalgo, "la police municipale n'est pas là pour lutter contre la grande délinquance ou le terrorisme". "Ça, c'est le rôle de la police nationale, qui doit retrouver la présence dans nos quartiers qu'elle n'a plus aujourd'hui", a-t-elle souligné.