L'appel au rassemblement de la gauche lancé la veille par Manuel Valls a été plutôt mal reçu dimanche par les anciens ministres PS devenus frondeurs.
Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le PS, a expliqué dimanche sur C8 qu'il n'était "pas là pour se rallier à qui que ce soit", au lendemain d'un appel au rassemblement lancé par le Premier ministre. "Je suis candidat à l'élection présidentielle. Je ne suis pas là pour me rallier à qui que ce soit avant que le premier tour des primaires ait lieu", a affirmé Benoît Hamon lors de l'émission Punch Line. "'Au secours la droite revient', ça suffit pas", a-t-il dit en réponse à Manuel Valls.
"J'ai envie d'inverser la question". Brandissant la menace d'une gauche "pulvérisée" à la présidentielle, Manuel Valls s'est repositionné samedi au centre du jeu, se disant "fier" du bilan gouvernemental, avec un appel au rassemblement lancé à Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti. "J'ai envie d'inverser la question. C'est pas : 'qu'est-ce qui nous sépare' mais 'qu'est ce qui devrait nous rassembler' ? Je ne me rassemble pas avec les gens juste pour exercer le pouvoir", a expliqué l'ancien ministre de l'Education.
"Son appel au rassemblement, il devrait nous amener à revoir ce que sont nos échecs, à sortir de ce déni. Le quinquennat de François Hollande, et pour partie l'accélération que lui a donnée Manuel Valls, est aujourd'hui largement responsable de la situation dans laquelle se trouvent les Français", a-t-il encore dit.
"Quel projet ? Quelle vision ?" "Le rassemblement, bien sûr, mais sur quel projet, derrière quelle idée, quelle vision de la politique économique, quelle analyse de l'échec de ce quinquennat?" a lancé pour sa part Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture et compagne d'Arnaud Montebourg, lui aussi candidat, interrogée sur France Bleu Lorraine. "C'est ça qu'il faut faire, et pas seulement faire des déclarations en cherchant à culpabiliser telle ou telle personne qui ont pris leurs distance pour des raisons bien précises", a-t-elle ajouté.
Le directeur de campagne d'Arnaud Montebourg, François Kalfon, avait réagi encore plus vivement dès samedi soir : "C'est quand la maison brûle qu'on veut rassembler la famille? derrière qui? quel contenu? loi travail ou fin de l'austérité"?, a écrit François Kalfon sur Twitter, appelant à "une primaire sincère qui permettra le rassemblement, pas une opération de com' sur le mode 'embrassons-nous Folleville'". Personne à gauche ne conteste à ce stade la perspective d'une gauche incapable de franchir le premier tour de la présidentielle, promise par tous les sondages.