Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a réfuté mercredi tout "aveu d'impuissance" du gouvernement après le report du projet de loi immigration à l'automne et l'annonce de la feuille de route par Élisabeth Borne. Emmanuel Macron avait pourtant assuré vouloir un projet de loi unique avant l'été. "On n'est pas face à un aveu d'impuissance", a-t-il assuré sur RTL, évoquant des "annonces importantes". La Première ministre a notamment indiqué que des projets de loi "industrie verte", "plein emploi" et "partage de la valeur" seraient présentés mi-mai.
"Ce n'est pas une impasse, à la rigueur c'est un mur, mais c'est le mur des contradictions pour Les Républicains", a regretté Olivier Véran. Élisabeth Borne avait expliqué à la mi-journée que le report à l'automne du projet de loi immigration s'expliquait par l'absence d'accord trouvé avec les Républicains pour construire une majorité à l'Assemblée. "Ils doivent pouvoir se mettre d'accord pour savoir eux-mêmes ce qu'ils veulent proposer ou ce qu'ils sont prêts à travailler avec le gouvernement", a expliqué le porte-parole.
Les Républicains déposeront leur propre texte
Après un premier contre-temps, "on propose de redéposer le texte maintenant que de l'eau a coulé sous les ponts et Les Républicains nous disent, 'attendez, il faut déjà qu'on se mette d'accord entre nous'", a critiqué Olivier Véran. Les Républicains, qui refusent d'endosser la responsabilité du report de la loi immigration, déposeront leur propre texte sur le sujet, a annoncé le patron du groupe LR à l'Assemblée Olivier Marleix mercredi.
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"On va regarder évidemment ce texte, on va se donner un petit peu de temps pour discuter, concerter, chercher un accord et à l'automne nous présenterons un projet de loi", a promis Olivier Véran. Plus généralement, "nous ne sommes pas bloqués", a-t-il ajouté, citant en exemple les lois énergies renouvelables et nucléaire, parmi "une vingtaine de textes adoptés en un an en majorité relative".
Olivier Véran a argué que le gouvernement pouvait aussi procéder par "des mesures réglementaires", "sans passer par le Parlement, de manière rapide, pour simplifier concrètement la vie des gens", par exemple pour réduire les temps de confection des papiers d'identité. "Les gens qui veulent nous bloquer, ils ne bloquent pas le gouvernement, ils bloquent la France", a scandé l'ancien ministre de la Santé.