Semaine marathon pour François Hollande. En sept jours, le président Français rencontrera pas moins de cinq chefs d’Etat, dont les quatre autres membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU. A commencer, lundi 23 novembre, par le britannique David Cameron, qu’il recevra à l’Elysée pour demander sa participation dans la lutte contre Daesh. Si le premier ministre anglais y est favorable, il lui reste à convaincre son Parlement, qui y était jusque-là hostile. Après les attentats de Paris, celui-ci pourrait être plus réceptif.
Coordonner les frappes avec les Etats-Unis et la Russie. Attendu à Washington mardi pour s’entretenir avec Barack Obama, François Hollande sera jeudi à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine. Avec, dans les deux cas, un même objectif : coordonner et intensifier les frappes contre l’Etat islamique. L’armée russe, présente en Syrie, a jusqu’ici peu bombardé Daesh. Mais alors qu’une importante flotte a été déployée en Méditerranée orientale, dans la zone où opère le porte-avions Charles-de-Gaulle en ce moment même, Poutine a demandé la semaine dernière à ses troupes d’entrer en "contact direct avec les Français" et de "travailler avec eux comme avec des alliés".
Initiative franco-allemande sur les réfugiés et la sécurité. Entre ces deux gros rendez-vous, mercredi, c’est un dîner de travail avec la chancelière allemande Angela Merkel qui attend François Hollande. La délicate question de l’accueil de réfugiés devrait être au cœur de cette entrevue. L’opinion publique allemande menace en effet d’y devenir hostile depuis la nouvelle qu’au moins un membre du commando à l’origine des attentats de Paris serait entré en Europe par la Grèce. Le ministre de l’Economie français, Emmanuel Macron, et son homologue allemand Sigmar Gabriel, s’apprêtent à proposer au président et à la chancelière une "initiative franco-allemande" pour recréer une solidarité européenne sur les réfugiés et la sécurité. Il sera question aussi d’assouplissement de la contrainte budgétaire pour Paris faire face à ses dépenses de guerre.
L’urgence climatique au programme. En fin de semaine, François Hollande devra œuvrer sur un autre front, celui de la COP21, maintenue en dépit de la pression sécuritaire de rigueur depuis les attentats. Vendredi 27 novembre, à deux jours de l’ouverture de ce sommet international à Paris, le chef de l’Etat devra convaincre plusieurs pays récalcitrants, comme le Canada, de l’urgence climatique. Dimanche, il rencontrera le président chinois Xi Jinping, qui s’était engagé, il y a quelques semaines, sur le principe d’un "accord juridiquement contraignant" sur le climat.