Timothée Houssin, l'ex-collaborateur au parlement européen de Nicolas Bay, une des figures du Front national, a été mis en examen pour "recel d'abus de confiance" dans l'affaire des emplois présumés fictifs d'assistants d'eurodéputés frontistes, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier, confirmant les informations de Mediapart. Après le Front national, les ex-eurodéputés Marine Le Pen et Louis Aliot, et quatre autres assistants, il s'agit de la neuvième mise en examen dans ce dossier instruit par des magistrats financiers depuis décembre 2016.
Préjudice de 7 millions d'euros. Les enquêteurs s'interrogent sur la réalité du travail d'assistant de Timothée Houssin auprès de l'eurodéputé Nicolas Bay, par ailleurs membre du bureau exécutif du FN, entre juillet 2014 et début 2015. Au cours de cette période, il figurait également sur l'organigramme du parti, sous la responsabilité de Nicolas Bay, alors secrétaire général, en tant qu'adjoint de la secrétaire nationale aux fédérations Nathalie Pigeot. L'enquête se concentre sur les cas de dix-sept eurodéputés et d'une quarantaine d'assistants. Les juges cherchent à savoir si le FN et sa présidente Marine Le Pen ont mis en place un "système" pour financer des salaires du parti en profitant des enveloppes de l'Union européenne dédiées à l'emploi de collaborateurs au parlement de Strasbourg. L'institution a évalué son préjudice à 7 millions d'euros.
Absence de travail en lien avec les activités parlementaires. Le trésorier du parti Wallerand de Saint Just a été entendu par les enquêteurs en septembre, ainsi que deux personnages-clés de l'organisation frontiste au parlement : le gestionnaire des contrats d'assistants, Charles Van Houtte, et le comptable chargé de verser les salaires et proche du FN, Nicolas Crochet. Passé au crible, l'emploi du temps de certains assistants a montré l'absence de travail en lien avec les activités parlementaires.