Un courriel du trésorier du FN à Marine Le Pen évoquant des "économies" pour les finances du mouvement "grâce au Parlement européen" a été saisi par les enquêteurs dans l'affaire des assistants parlementaires du parti à Strasbourg.
"Des économies importantes grâce au Parlement européen". "Dans les années à venir et dans tous les cas de figure, nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen et si nous obtenons des reversements supplémentaires", indique le trésorier du parti, Wallerand de Saint Just, dans ce message envoyé le 16 mai 2014 et révélé mercredi par Le Monde. Le FN venait alors de remporter les élections européennes en France, voyant son nombre d'eurodéputés passer de trois à 24. Dans un communiqué, Wallerand de Saint Just confirme la phrase, qu'il date de 2013, mais en conteste l'interprétation et dénonce "une très grave diffamation".
Des accusations "risibles" selon Wallerand de Saint Just. "Ce journal ose en conclure qu'on trouverait là la preuve de la "mise au point d'un système frauduleux". Une telle accusation à partir de ce document est risible" écrit le patron du FN en Île-de-France. "Les économies que le FN anticipait portaient sur les salariés du Front National qui devenus députés français au Parlement européen allaient voir leurs contrats de travail s'interrompre ; les "reversements supplémentaires" étaient ceux attendus des élus départementaux et régionaux dont le nombre devait augmenter considérablement vu les enquêtes d'opinion", soutient-il.
Enquête sur la rémunération des cadres du FN sur fonds publics. Dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen, les juges d'instruction du pôle financier tentent de déterminer si le parti a mis en place un système pour rémunérer ses cadres ou employés avec des fonds publics de l'Union européenne, via des contrats d'assistants parlementaires.
Le Parlement européen avait saisi la justice française sur les cas d'une vingtaine d'assistants d'eurodéputés frontistes. En cause, leur présence à des postes figurant dans le dernier organigramme du parti en France, qui peut faire douter de leur emploi effectif à l'assemblée siégeant à Strasbourg.
Une proche de Marine Le Pen déjà mise en examen. L'une des plus proches collaboratrices de Marine Le Pen, Catherine Griset, a déjà été mise en examen pour recel d'abus de confiance, soupçonnée d'avoir été rémunérée comme assistante parlementaire alors qu'elle exerçait en réalité les fonctions de cheffe de cabinet de la présidente du FN, à son siège à Nanterre. Marine Le Pen a elle-même été convoquée en vue d'une possible mise en examen, mais elle refuse de répondre à la justice avant la fin des campagnes présidentielle et législative.