L'indicateur du chômage est particulièrement scruté aujourd'hui. Et pour cause ! C'est ce mardi que les députés devraient adopter la réforme de l'assurance chômage avant que le texte n'arrive au Sénat jeudi. Ce texte prévoit une transformation des conditions d'accès à l'indemnité chômage. L'idée, c'est que le dispositif d'indemnisation du chômage évolue en fonction du contexte économique. Autrement dit, quand l'économie va bien et qu'il y a des postes à pourvoir, on durcit les conditions d'indemnisation du chômage. Et quand la situation se dégrade, on les assouplit.
Des durées d'indemnisation plus courtes
"Si la conjoncture est bonne, les règles vont être plus incitatives au retour à l'emploi. Et si la conjoncture est moins bonne, elles seront plus protectrices des demandeurs d'emploi", détaille Marc Ferracci, vice-président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale et rapporteur du projet de loi sur l'assurance chômage. "L'idée ici, c'est de répondre aux pénuries de main d'œuvre que connaissent beaucoup d'entreprises en donnant plus d'incitations à reprendre des emplois qui, lorsqu'ils restent vacants, pénalisent la vie quotidienne des Français."
Cela concernera donc les nouveaux inscrits à l'assurance chômage en 2023, dès l'entrée en vigueur de la réforme. Les durées d'indemnisation pourraient alors être plus courtes et les durées d'éligibilité plus longues. Il y aurait donc une plus grande exigence du nombre de mois travaillés pour s'ouvrir un droit à l'assurance chômage. Mais toutes ces modalités sont encore en discussion entre le ministre du Travail Olivier Dussopt et les partenaires sociaux. Les règles pourraient alors se durcir dès l'année prochaine car la "conjecture" actuelle est plutôt bonne, avec un taux de chômage qui atteint 7,3% en octobre, contre 9,4% en 2017. En tout cas, ce modèle a déjà été adopté au Canada où il a montré qu'une réduction de la durée d'indemnisation permet un retour plus rapide à l'emploi.