Dix mois après la défaite au second tour de l'élection présidentielle, le Front national est réuni en congrès tout le week-end, à Lille, pour tourner la page d'une année 2017 très décevante : en plus du débat raté de l'entre-deux-tours, le parti n'a pas réussi à se constituer un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale et l'image de la formation politique est abîmée dans l'opinion.
Convaincre de l'utilité du changement de nom. Le congrès va être l'occasion "d'imposer le nouveau nom du Front national, que Marine Le Pen annoncera. En espérant que tout le monde y adhère, parce que près de la moitié des adhérents semblaient réticents", explique Jean-Yves Camus, directeur de l'Observatoire des radicalités politiques et spécialiste du FN.
La ligne tranchée sur l'euro ou la peine de mort ? À Lille, il faudra également "élire les nouvelles instances du parti, puis dévoiler le questionnaire envoyé aux militants sur des questions d'organisation et sur la ligne du parti", détaille le spécialiste de l'extrême droite. "Sur un certain nombre de points, le FN s'est posé des questions ces derniers mois, comme l'euro. Sur d'autres, il pourrait évoluer, comme la peine de mort ou la perpétuité réelle." Pour Marine Le Pen, "c'est le congrès qui doit être la confirmation et le parachèvement de l'entreprise de dédiabolisation, entreprise à partir de 2011", lorsqu'elle a succédé à son père Jean-Marie.