Christiane Lambert, FNSEA 1280 1:28
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Ugo Pascolo , modifié à
Pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, la baisse envisagée de 5% des fonds alloués à la PAC entre 2021 et 2027 n'est pas "normale".
INTERVIEW

"C'est un mauvais choix". Invitée d'Europe 1 Bonjour jeudi, Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), fustige la baisse envisagée par la Commission européenne des fonds alloués à la PAC. Et la première crispation se fait autour du chiffre annoncé de 5% : "c'est beaucoup", estime Christine Lambert.

"Une perte de 10% en moyenne". "Si on prend en compte l'inflation à 2% par an sur la période 2021-2027, ça correspond à une perte de 10% en moyenne", commence par expliquer la présidente de la FNSEA. "Bien sûr, il y a l'impact du Brexit [qui représente 3,5 milliards en moins, ndlr], mais en plus, on fait payer à l'agriculture française la mise en place de la politique de défense et de sécurité voulue par Emmanuel Macron". "Si le président de la République veut une nouvelle politique, qu'il prévoit de nouvelles ressources et qu'il ne pique pas sur la PAC", s'emporte Christine Lambert. "On nous demande de faire plus et mieux avec moins de soutien, ce n'est pas possible", déroule-t-elle. 

"Une baisse des revenus de 12% pour les agriculteurs français". "La PAC a représenté jusqu'à 60% du budget européen, aujourd'hui c'est 37%, et on veut encore nous retirer 5% ! Ce n'est pas normal", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Avec la situation difficile des agriculteurs, l'ouverture à la concurrence, on nous impose des produits venant d'ailleurs, avec des pesticides et des hormones de croissance interdits chez nous". "Et ces produits sont moins chers que ceux produits en France !". Autre point de frustration, le salaire des agriculteurs : "d'après nos calculs, la baisse va entraîner une diminution du revenu des agriculteurs d'environ 12%", dévoile la présidente de la FNSEA. 

"Emmanuel Macron ne peut pas faire ça". "On demande d'avoir simplement la baisse du budget liée au Brexit, pas plus", exige Christiane Lambert. "Emmanuel Macron ne doit pas lâcher l'agriculture. S'il a la volonté, il peut emporter un accord favorable avec Angela Merkel lors du sommet européen des chefs d'Etat [le 25 mai au Conseil européen, nldr]". "Ce serait un comble qu'on lâche l'agriculture européenne alors qu'on ouvre les frontières à tout-va !", lâche-t-elle. Avant de conclure : "Emmanuel Macron ne peut pas faire ça".