Baisse du chômage : "On part de très loin, on part de 20 ans de chômage de masse", relève Pénicaud

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Romain David , modifié à
Invitée d'Europe 1, mardi matin, Muriel Pénicaud est revenue sur la baisse du chômage, plus lente qu'escomptée.
INTERVIEW

La comparaison est cruelle pour l'exécutif. En France, la baisse du chômage est plus faible qu'ailleurs : de 0,1 point au deuxième trimestre, pour un taux de chômage de 9,1% à la mi-août, quand il est autour de 4% en Allemagne et au Royaume-Uni, et que la moyenne de l'UE est de 7,1%. "On part de très loin, on part de 20 ans de chômage de masse", a fait valoir mardi matin Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, pour expliquer ce décalage avec les autres pays européens. "On a dit dès le début que ce serait un travail de longue haleine", se défend-elle.

Des réformes "systémiques". "On a quatre leviers : la réforme du code du Travail - qui commence à produire ses effets -, la formation professionnelle à l'apprentissage, l'inclusion des plus vulnérables et les règles de l'assurance chômage", énumère-t-elle. "On prend tous les chantiers, un par un". "C'est un travail complet et un peu systémique de pouvoir y arriver, c'est normal que ça prenne du temps, et évidemment je comprends l'impatience de ceux qui sont au chômage", concède Muriel Pénicaud.

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Deux ans pour mettre en application les nouvelles mesures. Alors que les décrets d'application de la réforme du code du Travail datent de janvier, les effets de cette mesure, l'une des premières du quinquennat, semblent toujours se faire attendre. "Il y a déjà des effets. Si vous interrogez, si vous faites des sondages, si vous rencontrez des PME, tous disent : on n'a plus peur d'embaucher. L'effet, on l'a déjà", martèle Muriel Pénicaud. "Les entreprises et les organisations syndicales ont deux ans pour mettre en place les nouvelles instances", ajoute-t-elle."C'est normal que ça mette du temps, mais on suit ça de très près parce que l'on veut les effets de la loi."

Lutter contre les inégalités. Prochaine étape sur le chantier de l'emploi : l'entrée en vigueur de la loi sur l'avenir professionnel, adoptée le 1er août. "Le volet formation professionnelle/apprentissage /égalité homme-femme et inclusion des handicapés va être clef pour l'emploi aussi", veut croire la ministre. "La première barrière, la première injustice, c'est de ne pas avoir la formation et les compétences", explique-t-elle. "Ça, dans la flexisécurité, c'est le point essentiel", conclut-elle.