Benoît Hamon n'a pas été tendre mardi matin avec Manuel Valls. Sur Europe 1, le favori de la primaire de la gauche a répondu aux critiques de son ancien Premier ministre qu'il affrontera dimanche au second tour.
Benoît Hamon s'est d'abord défendu d'être un "vendeur d'illusions", comme le qualifiait Manuel Valls. "Je propose un futur désirable", préfère-t-il. Selon lui, il n'y aurait pas de "ruine du budget" - une phrase encore prononcée par l'ancien Premier ministre - avec l'instauration du revenu universel. "Cela n'aura aucun impact sur le budget de la France. Il faut d'abord se poser la question de ce que cela rapporte", pointe Benoît Hamon.
Manuel Valls et ses "solutions d'hier". D'une manière générale, l'ancien ministre de l'Éducation goûte peu les attaques de Manuel Valls à son endroit. "C'est assez irresponsable pour un ancien Premier ministre de parler comme il le fait", lance Hamon, avant de juger les propositions de son adversaire comme des "solutions d'hier", visant "au statu quo". "Je considère que cela ne marchera car cela n'a pas marché jusqu'ici. Je mets sur la table des solutions nouvelles, qui semblent rassembler les électeurs de gauche et bien au-delà. Parlons de cela au lieu de procéder par paresse intellectuelle que de la volonté de faire vivre le débat démocratique."
"Un programme étoffé, étayé et pensé". Paresse intellectuelle qui consisterait aussi, selon Benoît Hamon, à s'en tenir aux critiques de son programme. Interrogé sur ses propositions à propos de la réduction du temps de travail, il a ironisé : "Je vais vous dire ce que je propose exactement, comme ça Manuel Valls pourra commenter ce que je dis. (...) Quand on lit mon programme, quand on lit mes propositions, on voit qu'il y a un programme étoffé, étayé et pensé. En face, il n'y a pour l'instant qu'une critique du programme de Benoît Hamon comme seul futur qu'on propose aux Français."
Des accusations qui "me heurtent et me révoltent". Benoît Hamon s'est également insurgé contre les accusations d'ambiguïté sur la laïcité et la "lutte contre le communautarisme" portées notamment par Manuel Valls. "Elles me heurtent et me révoltent. Dans mon projet, il y a la création d’u nouveau corps de contrôle de l’administration qui ira vérifier si dans une entreprise, il y a des discriminations à l’embauche, si un propriétaire ne discrimine pas de louer et si dans un espace comme les cafés, on n’interdise pas les femmes. Ce qui est en train de se faire, de la part de néoconservateurs de gauche comme de droite qui font de l’islam une cible, ce n’est pas à laDes a hauteur du débat politique", juge-t-il.
"Il clive un peu plus que moi". Benoît Hamon a-t-il moins de chances que Manuel Valls de rassembler la gauche à l'élection présidentielle ? "J'observe qu'il clive un peu plus que moi au coeur de la gauche. Pour commencer, rassemblons la gauche et ensuite on envisagera de rassembler au-delà", conclut-il.