La sécurité de la COP21 avant tout. Une seule priorité pour le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve : assurer la sécurité de la COP21. Les forces de police ne doivent donc pas être dispersées dans des situations de troubles à l'ordre public. C'est sur cet argument que s'appuie Bernard Cazeneuve pour justifier l'assignation à résidence de 24 militants écologistes. Il a déclaré ce samedi assumer "totalement" ces mesures prises à l'encontre de militants jugés susceptibles de manifester violemment à l'occasion de la COP21, la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui débute dimanche près de Paris.
Étouffer les critiques. De leur côté, les associations dénoncent la volonté des pouvoirs publics d'étouffer les critiques. Selon Greenpeace, les militants visés sont pacifistes. Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, a d'ailleurs déploré sur BFM TV des mesures visant selon lui à "étouffer une critique qui monte dans les milieux militants". "À notre connaissance, tous les militants qui ont reçu ces assignations à résidence sont des militants pacifistes, qui n'ont jamais commis aucune violence", a-t-il assuré.
Une fermeté assumée. Le ministre de l'intérieur a donc souhaité répondre ce samedi à Greenpeace. "Nous avons assigné 24 personnes parce qu'elles avaient témoigné d'actes violents par le passé à l'occasion de manifestations et qu'elles avaient exprimé le souhait de ne pas respecter les principes de l'état d'urgence", a dit le ministre de l'Intérieur lors d'un déplacement à Strasbourg. Les personnes concernées, "déjà condamnées, pour un certain nombre d'entre elles, pour avoir participé à des manifestations violentes", selon le ministre, sont des "activistes" de la mouvance écologiste. "Même si ces personnes ne sont pas du tout liées à la mouvance terroriste, la mobilisation de nos forces doit être consacrée entièrement à la protection des Français", s'est-il défendu samedi.
Un total de 312 assignations à résidence ont été prononcées en France depuis l'instauration de l'état d'urgence, le 14 novembre, a indiqué Bernard Cazeneuve. Outre ces assignations à résidence, des marches prévues en marge de la COP21 ont été interdites pour des raisons de sécurité après les attentats.