Bernard Tapie est mort ce dimanche matin à l'âge de 78 ans des suites d'un cancer. L'homme d'affaires a connu des démêlés avec la justice, notamment dans le cadre de la vente d'Adidas au Crédit Lyonnais. Le contentieux entre Tapie et l'Etat français a duré presque 30 ans.
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Un milliard d'euros réclamés au Crédit Lyonnais
Tout débute en 1993. À cette époque, Bernard Tapie est ministre de la Ville et veut faire carrière en politique. Pour acter sa reconversion, l'homme d'affaires cherche à vendre au plus vite ses entreprises et notamment Adidas. Il confie ce mandat de vente au Crédit Lyonnais, qui est alors une banque publique. La banque rachète l'équipementier puis le revend, bien plus cher. Bernard Tapie estime que le Crédit Lyonnais a fait cette plus-value sur son dos et réclame près d'un milliard d'euros à la banque.
Accusation de détournement de fonds publics
En 2008, un tribunal arbitral donne raison à Bernard Tapie. L'Etat doit lui verser 403 millions d'euros. Mais c'est sans compter la ténacité de certains magistrats. Retournement de situation en 2015 : la justice annule l'arbitrage en faveur de Bernard Tapie. L'ex-propriétaire de l'Olympique de Marseille est condamné à rembourser la totalité des 403 millions d'euros. Mais cela ne s'arrête pas là. Il est ensuite poursuivi pénalement pour escroquerie et détournement de fonds publics.
En 2019, un premier procès conduit à sa relaxe. Il est ensuite jugé en appel. Au beau milieu de son procès, son état de santé se dégrade. Le procureur de la République requiert malgré tout cinq ans de prison en son absence. La Cour d'appel de Paris devrait rendre sa décision le 6 octobre prochain.