Jean-Michel Blanquer estime, dans une interview accordée au Journal du dimanche, que sa politique "commence à montrer ses effets". Le ministre de l'Education nationale annonce dimanche matin que le niveau des élèves de CP et de CE1 remonte, selon les résultats des évaluations menées en début d'année dans les classes.
Comment les élèves ont-ils évolué depuis un an ?
En CP, c'est surtout en mathématiques que les progrès se font sentir : 87,7% des élèves savent par exemple écrire un nombre entier, soit une hausse de cinq points par rapport à 2018. Ils sont 92,3% à savoir les lire (+0,2%). En Français, 84% des CP comprennent les phrases lues par l'enseignant, soit une hausse de 1,9%. En revanche, ils ne sont que 59% à reconnaître des lettres (-2,1 points) et 70% à comprendre des mots isolés lus par l'enseignant (-3,1%).
En CE1, c'est surtout en français que le progrès des élèves est palpable sur un an. Ils sont par exemple 72,5% à savoir lire des mots à haute voix (+4,2), 82,5% à savoir écrire des syllabes simples et complexes (+3) et 82,4% à comprendre les phrases lues par l'enseignant (+5). En mathématiques, le progrès des CE1 est tout de même visible dans presque tous les domaines (addition, soustraction, écriture des nombres, associations de nombres et de positions...), à l'exception de la capacité à se représenter des nombres entiers (-6,1%; à 59,6%) et à effectuer des calculs mentaux (-0,2%, à 75,9).
"Ces premiers résultats sont des bourgeons"
"Ces premiers résultats sont des bourgeons, ils transmettent un message de confiance : la France peut assurer la réussite de tous ses enfants", souligne le ministre de l'Éducation, qui tient à féliciter les professeurs.
Jean-Michel Blanquer considère que c'est "un moment historique pour l’école : d’une part, la maîtrise des savoirs fondamentaux est en hausse – autrement dit : le niveau des élèves remonte –, et d’autre part, l’amélioration est plus forte pour ceux qui viennent des territoires les plus défavorisés. Ça répond à mes deux objectifs principaux : hausser le niveau général, assurer plus de justice sociale".
Si l'amélioration est sensible en début de CE1, elle ne l'est pas encore tout à fait en début de CP, estime le ministre. C'est pourquoi il estime que "l'effort doit désormais être porté sur l'école maternelle, notamment la grande section". Pour lui, la maternelle "joue un rôle essentiel pour l’épanouissement, la sociabilité, la logique et le langage. À l’entrée en CP, il peut y avoir une différence de vocabulaire importante entre deux enfants, vectrice d’inégalités futures très fortes. La maternelle doit compenser cela".
Un effet du dédoublement des classes ?
Le ministre attribue notamment ces bons résultats à la mise en place progressive, depuis 2017, du dédoublement des classes, qui consiste à baisser à une douzaine d'élèves au maximum les effectifs des classes de CP et de CE1 dans les quartiers défavorisés.
La mesure de dédoublement des classes de CP a d'abord touché, à la rentrée 2017, 2.200 classes de CP de quartiers très défavorisés (REP+), avant d'être étendue en septembre à 3.200 classes de CP de quartiers défavorisés (REP) et 1.500 classes de CE1 en REP+. Depuis septembre 2019, elle touche tous les CE1 de REP+ et de REP, soit 300.000 élèves.