Mantra originel du macronisme, le "en même temps" de droite et de gauche est plutôt discret pendant ces élections municipales. Et pour cause : La République en marche a décidé de multiplier les alliances locales avec la droite au détriment de la gauche pour ce scrutin, dont le second tour aura lieu dans un peu plus de trois semaines, le dimanche 28 juin.
Pas de front "anti-écolos" ?
Dans plusieurs villes, Les Républicains et le parti présidentiel se font donc la courte-échelle pour contrer des listes de gauche, comme à Clermont-Ferrand, dans le 5e arrondissement de Paris, à Aurillac ou encore Strasbourg. La capitale alsacienne a d'ailleurs été le théâtre d'un accord LR-LREM trouvé sur le fil, mardi soir, au moment du dépôt des listes. À Bordeaux également, le LR Nicolas Florian et le LREM Thomas Cazenave ont noué une alliance pour contrer Pierre Hurmic et EELV.
" Souvent, ce sont les écologistes qui ne veulent pas s'allier avec nous "
"Il n'y a pas de front anti-écolos" avant le second tour, assure-t-on cependant chez La République en marche. "Souvent, ce sont eux qui ne veulent pas s'allier avec nous", pointe un ministre. Globalement, les tentatives d'approche avec les équipes de gauche ont été infructueuses depuis le premier tour, dimanche 15 mars. D'autres rapprochements avaient eu lieu avant cela, avec notamment la double investiture du maire sortant de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
"Accords de boutiquiers"
Pour autant, ces rapprochements entre LREM et LR ne plaisent pas à tout le monde au sein des partis. Des marcheurs dénoncent "des accords de boutiquiers", "loin des valeurs", tandis que des élus de droite trouvent aussi que les accords locaux sont très (trop ?) nombreux.
Mais les intérêts ne s'opposent pas forcément : Les Républicains veulent gagner un maximum de villes et La République en marche, pour qui c'est le premier scrutin local, souhaite avoir un maximum de conseillers municipaux après un premier tour plutôt mauvais.