François Hollande continue sa tournée européenne post-Brexit. Après le Portugal, il se rend jeudi en Irlande avant de recevoir à l’Elysée Theresa May la nouvelle Première ministre du Royaume-Uni, qui effectue ces premières visites officielles. Le président français veut "sauver l’Europe" et il va, pour cela, multiplier les rencontres, les déplacements, les réceptions d’ici septembre et le sommet de Bratislava.
"Des nains politiques". Mais la tâche s'annonce ardue. "Dans les années 1980-1990, l’Europe était dirigée par des géants, aujourd’hui on a des nains politiques…", pointe l'un des plus hauts diplomates du pays. François Hollande va donc s'activer. Il veut voir tout le monde, à commencer par les 27, avant le sommet de Bratislava en septembre. Objectif : obtenir moins d’austérité et plus d’investissement et relancer l’espoir européen en plein Brexit.
Personne n'y croit. Personne ne croit à ce sauvetage. François Hollande arrive en fin de mandat, est contesté par sa propre majorité, est plombé par les sondages. Ses partenaires l'écoutent poliment mais il semble compliqué qu'il puisse arriver à forcer quoi que ce soit.
Angela dit "nein". D'autant que le couple franco-allemand n'est pas si soudé qu'il n'y parait. François Hollande veut une Europe qui protège, avec plus de moyens et plus d'argent. Ce que refuse Angela Merkel. La chancelière allemande ne partage pas du tout le sentiment d’urgence absolue qui anime François Hollande au sujet du Brexit et elle soutient Theresa May qui ne veut pas déclencher la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne avant début 2017, au mieux.
L'Europe, thème de campagne. Les plus proches amis du président l’admettent : "oui c’est vrai que c’est un peu mission impossible". Mais ils ajoutent : "C’est son devoir. Il ne va pas rester assis à ne rien faire sous prétexte qu’il est en fin de mandat". Aussi, François Hollande est convaincu que l’Europe sera l’un des grands thèmes de 2017. Il lui faut donc un bilan à défendre et un projet à vendre.