Edouard Philippe a sonné la fin de la récréation mardi. Après plusieurs jours de débat, au sein même de la majorité et jusque dans les rangs du gouvernement, le Premier ministre, face aux députés, a annoncé qu’il n y’aurait pas de loi pour interdire aux femmes voilées d’accompagner des sorties scolaires.
"Je considère que le voile islamique n’est pas l’avenir souhaitable de la culture et de la société française", a commenté au micro de Sonia Mabrouk, sur Europe 1, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, tout en estimant que "nous n'avions pas nécessairement besoin de loi" en la matière.
"Ce qui est en jeu c’est notre culture. Plutôt qu’une loi, il faut que chaque citoyen réaffirme cette culture. Et la culture française, c’est l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est la liberté d’expression", martèle Bruno Le Maire. "L’avenir souhaitable de la culture et de la société française, c’est la stricte égalité entre les femmes et les hommes, c’est le visage découvert, le visage avec lequel vous parlez, avec lequel vous discutez, avec lequel vous vous présentez, c’est le refus de tout signe qui pourrait présenter une différence de niveau entre les femmes et les hommes."
Les "lignes de force" de la culture française
"La culture française est un ensemble extrêmement complexe, mais dans lequel il y a des lignes de force qui ne sont pas négociables", poursuit Bruno Le Maire. "L’égalité femme-homme n’est pas négociable, la liberté d’expression n’est pas négociable, ni le respect de notre histoire et de notre mémoire", conclut-il.
Le débat sur le port du voile islamique au sein de l’espace public a été remis sur le devant de la scène vendredi, après le tollé provoqué par l’élu du Rassemblement national Julien Odoul, qui a posté sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle on le voit, en pleine séance du Conseil régional de Bourgogne-France-Comté , exhorter une accompagnatrice scolaire à retirer son voile. "On peut porter un voile quand on accompagne une sortie scolaire mais on n’a pas le droit de faire du prosélytisme et les autorités peuvent et doivent intervenir si tel est le cas", a pour sa part tenu à rappeler Edouard Philippe mardi, devant les députés.