Le gouvernement a annoncé cette semaine qu'il voulait aller vers le prélèvement à la source, sans fixer d'échéance. Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTÉLÉ, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, s'est fait plus précis. "Il y a une période de trois ou quatre ans sur laquelle il faut étaler cette réforme de prélèvement à la source. Mais oui, avant la fin du quinquennat, elle aura été commencée", a-t-il annoncé.
"Ça doit être le préalable à la grande réforme fiscale", a ajouté Bruno Le Roux. Toutefois, celle-ci n'aura pas lieu d'ici à 2017, prévient-il. "Elle aura lieu au début d'un quinquennat, pas à la fin d'un quinquennat", a déclaré le patron des députés socialistes.
"La réforme du collège a été discutée". Alors que la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem cristallise les oppositions depuis plusieurs semaines, Bruno Le Roux a défendu bec et ongles la position du gouvernement. "Cette réforme, bien loin d'avoir été imposée, elle a été discutée", a-t-il martelé. "Des discussions ont été opérées avec les partenaires de l'Education nationale", a-t-il ajouté, soulignant qu'"une grande partie des syndicats soutiennent la réforme".
Le député de Seine-Saint-Denis a balayé les arguments de la droite, qui demande un débat sur la réforme. "Ils demandent toujours des débats avant et après, mais quand le débat est là, ils ne sont jamais là", a-t-il dénoncé. Pour lui, "l'opposition est dans la posture". "Pourquoi n'acceptent-ils pas de reconnaître, à l'exception de M. Le Maire, qu'ils ont un projet différent ?", a poursuivi Bruno Le Roux. Alors que Bruno Le Maire a exposé jeudi sur Europe 1 ses propres idées pour le collège, le patron des députés PS l'a vivement dénoncé : "c'est un projet low cost : moins d'heures, moins d'enseignants, moins de réussite pour tous".
Congrès PS : un vote de "clarté". Alors que les militants socialistes ont largement voté pour la motion menée par Jean-Christophe Cambadélis dans le cadre du congrès de Poitiers, Bruno Le Roux a salué "une belle majorité pour qu'il y a ait de la clarté dans nos débats". "Nous avons été quelquefois mis en difficulté pour expliquer notre action", a reconnu le député. "Ce vote donne de la clarté".
"Je veux faire du congrès de Poitiers un moment tourné vers les Français", a également martelé Bruno Le Roux, qui "appelle à une très forte mobilisation pour l'élection de Jean-Christophe Cambadélis" au poste de premier secrétaire. "On ne se disputera pas à Poitiers", a-t-il assuré. "On ne fera pas uniquement des choses pour se voir. On sera sur un débat de fond qui dira aux Français là où nous voulons aller sur la fin de ce quinquennat".
"Tout éloigne l'UMP de la devise de la République". Bruno Le Roux a critiqué le choix de Nicolas Sarkozy de rebaptiser l'UMP "Les Républicains". "Dans la façon de fonctionner de l'UMP, tout les éloigne de la devise de la République. La fraternité n'existe plus dans leurs propositions. L'égalité est foulée aux pieds", a-t-il fustigé. "Il n'y a rien qui les autorise à privatiser la République".