Élisabeth Borne échappe à la censure de la Nupes et du Rassemblement national (RN). Sans surprise, les motions de censure des deux groupes ont été rejetées lundi soir par l'Assemblée nationale sur le budget de l'État pour 2023, entraînant l'adoption de facto de la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale en première lecture. Ces motions répondaient à l'article 49.3 de la Constitution, activé à deux reprises mercredi et jeudi par la Première ministre. Mais le coup de théâtre de la soirée, c'est le soutien inattendu de Marine Le Pen à la motion de censure de la gauche. "Au RN, nous ne craignons pas les menaces de dissolution", a-t-elle expliqué.
Elle avait pourtant juré de ne pas voter la motion de censure de la Nupes mais lundi soir, Marine Le Pen a pris l'Assemblée de court et est revenue sur ses paroles. "Si demain nous devons repartir aux élections, nous y sommes prêts parce que seul l'intérêt national guide ces paroles et ces actes. Le groupe que j'ai l'honneur de présider votera également la motion de censure présentée en des termes acceptables de l'autre côté de l'hémicycle", a-t-elle scandé.
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Un coup politique finement préparé
Un coup politique finement préparé par Marine Le Pen pour embarrasser les députés de la Nupes qui ne souhaitent pas être associés au Rassemblement national (RN). Ni une, ni deux, Élisabeth Borne s'empare de l'occasion pour dénoncer cette alliance des valeurs communes. "Est-ce un gouvernement où sur les bancs de ministres siégeraient côte à côte Madame Le Pen, Madame Panot, Madame Chatelain, Monsieur Bardella, Monsieur Vallaud, et Monsieur Chassaigne que vous proposez aux Français ?" s'est-elle exclamé.
Ce coup d'éclat de Marine Le Pen fragilise également les Républicains. Grâce à leur abstention, Élisabeth Borne reste en place. Un choix "pas simple à défendre", concède un élu de droite.