Le député LFI Éric Coquerel, qui compte transformer la commission des finances qu'il préside en commission d'enquête sur le dérapage budgétaire, a dit dimanche "espérer" recevoir le soutien de la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, indispensable pour mener cette opération rare. "J'espère", a répondu Éric Coquerel sur France 3 interrogé sur un éventuel soutien à venir. "Je ne vois pas pourquoi elle ne suivrait pas, parce qu'elle a aussi envie de faire en sorte que l'Assemblée puisse jouer son rôle et dans le rôle de l'Assemblée, notamment vis-à-vis du budget, il y a un rôle de contrôle", a-t-il argumenté.
"La vérité apparaîtra plus tard"
"Le meilleur moyen de contrôler, c'est de comprendre pourquoi on a des chiffres qui varient à ce point-là en un an", a-t-il ajouté. Les commissaires aux Finances seront invités à se prononcer mercredi à 17H00, juste avant d'entamer l'examen du projet de budget 2025. Une telle situation est rare mais pas inédite. En 2018, la commission des Lois, alors présidée par Yaël Braun-Pivet, avait sollicité des pouvoirs d'enquête (convocation avec obligation pour la personne de l'honorer, pouvoir d'investigation, risque de poursuites en cas de faux témoignage...), pour se pencher sur l'affaire Benalla.
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L'obtention de ces pouvoirs n'est cependant pas automatique. La demande est transmise à la présidente de l'Assemblée nationale, puis est affichée et notifiée. Mais avant la deuxième séance qui suit, le gouvernement, un président de groupe politique ou un président de commission peuvent s'opposer à la demande, selon le règlement de l'Assemblée nationale. Comprendre comment le dérapage du déficit public français a pu être prévu par l'ancien gouvernement à 5,1% alors qu'il devrait finalement atteindre 6,1% du PIB cette année, "c'est utile pour l'avenir, mais c'est utile aussi pour la crédibilité du pays", a insisté Éric Coquerel. "Je pense que cette question joue plus que nos déficits sur éventuellement une augmentation des taux d'intérêt", a-t-il avancé.
Selon France 2, des notes internes de Bercy avaient alerté l'ancien gouvernement sur ce dérapage des comptes publics dès l'automne 2023. Interrogé par la rédaction, Bruno Le Maire a répondu dans un SMS énigmatique : "La vérité apparaîtra plus tard". Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a également assuré vendredi qu'il souhaitait "que l'on sache pourquoi et comment cela s'est produit".