Le projet de Budget 2025 n'en finit pas de déplaire. Et c'est désormais au tour des collectivités de grincer des dents. Pour cause, elles vont une nouvelle fois devoir se serrer la ceinture avec une ponction de 2% sur leurs recettes. En Bourgogne Franche-Comté, l'intercommunalité de France estime ainsi qu'elles devront verser 27 millions d'euros à l'État. Un chiffre important qui ne sera pas sans conséquence.
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Une ponction qui ne sera pas sans conséquence...
"Couper des dépenses comme ça du jour au lendemain... C'est forcément soit supprimer un investissement, soit revoir à la baisse certaines dépenses de fonctionnement du quotidien qui existent, comme le soutien apporté à la culture ou aux associations sportives", estime au micro d'Europe 1 Sébastien Martin, président de l'intercommunalité de France à la tête du Grand Chalon en Saône-et-Loire.
Et d'ajouter : "Réduire notre investissement de 15 %, c'est un impact qui ne sera pas sans conséquence, à mon avis, sur les travaux publics, sur le bâtiment, sur l'économie en général... Est-ce qu'on va continuer à ouvrir nos bibliothèques, nos piscines, certains équipements sportifs selon les mêmes amplitudes horaires ?". Une nouvelle qui met également à mal des projets futurs, comme la crèche que le président de l'intercommunalité avait prévu de faire sortir de terre l'an prochain. Mais désormais il va "réinterroger [son] plan d'investissement".
... et qui suscite de l'incompréhension
"Ce qui nous révolte un peu, c'est que les collectivités représentent 8% de la dette publique, pas 80%... Donc on comprend pas bien pourquoi d'un coup d'un seul on est un peu pointé du doigt comme ça."
Pourtant, l'ensemble des collectivités françaises ne représentent que 11% du PIB face à 11,5 % il y a 20 ans. Les coupes exigées par l'État suscitent une incompréhension totale pour les élus. "On n'est pas les mauvais élèves de la classe", précise par ailleurs Sébastien Martin. "À chaque fois qu'on prépare le budget, on cherche partout les sources d'économies pour pouvoir trouver des moyens pour investir. Ça crée des emplois, on renouvelle des canalisations d'eau, on crée des services de transport..."
Alors face à cette mauvaise nouvelle pour leur finance, les collectivités vont faire part de leur mécontentement lors de la 34ᵉ convention d'intercommunalité de France, qui se tiendra au Havre à partir de mercredi prochain.