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Alexandre Chauveau, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : JULIEN DE ROSA / AFP , modifié à
Alors que le spectre du 49.3 pèse sur les débats à l’Assemblée nationale, les députés poursuivent l’examen du budget 2025. La possibilité d'utiliser cette arme constitutionnelle a été actée en Conseil des ministres, mais les élus veulent malgré tout continuer à débattre pour faire valoir leurs positions.

Le 49.3 pour faire passer le budget 2025 à l'Assemblée nationale est-il inéluctable ? Cette possibilité a été actée mercredi matin en Conseil des ministres, et si la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon affirme que "l'objectif n'est pas d'utiliser le 49.3", l'usage de cette arme constitutionnelle, en l'absence de majorité, ne serait une surprise pour personne.

"C'est notre mandat de se battre sur chaque amendement"

C'est d'abord le cas pour Sandrine Rousseau. "On le savait avant même de commencer la première ligne du texte. Pour autant, on a le devoir de pousser les amendements, puisque c'est notre mandat de se battre sur chaque amendement. C'est assez décourageant par moment", concède l'élue écologiste. Comme Sandrine Rousseau, en dépit du 49.3, la grande majorité des députés souhaitent faire adopter le maximum d’amendements, dans l’espoir qu’ils soient retenus dans la version finale par Michel Barnier. Une manière de mettre la pression sur le Premier ministre, qui s'est dit ouvert à la discussion.

"Ça n'est absolument pas du temps perdu", explique Thomas Ménagé, député RN. "Déjà, nous espérons aller au vote. Et si nous n'y allons pas, Monsieur Bernier devra prendre acte des votes passés dans l'Assemblée nationale et revoir sa copie avant de la soumettre à une éventuelle motion de censure", expose-t-il. Le Rassemblement national menace toujours le gouvernement. "On ne pourra pas revenir en circonscription si on ne censure pas la hausse des prix de l’électricité", confie ainsi un proche de Marine Le Pen.

Clarifier les positions de chaque groupe politique

Pour le député LR Fabien Di Filippo, les débats sont aussi loin d’être inutiles. Ils permettent selon lui de clarifier aux yeux des Français les positions de chaque groupe. "Ça finira, comme cela semble inévitable, vers un 49.3. Mais tout ce qui se passe jusqu'à ce 49.3 doit éveiller les consciences et montrer aux Français qui est réellement capable de défendre leurs intérêts, le travail, et de redresser le pays", affirme-t-il.

Pour Yannick Monnet, député communiste, ces débats ont aussi une utilité et ne sont pas qu'une pièce de théâtre dont le dernier acte est déjà connu. "C'est fondamental, ça ne sert jamais à rien de débattre", argue l'élu de l'Allier. De manière générale, peu nombreux sont les députés qui en veulent à ce gouvernement, lucides sur la situation qui limite drastiquement la possibilité d’avoir recours au vote sur le budget.