Comme les Français, la présidence va devoir se serrer la ceinture. L'Élysée a annoncé ce mardi 15 octobre qu'elle ne demanderait pas de hausse de sa dotation pour 2025, tout comme l'Assemblée nationale et le Sénat, dans le contexte d'un projet de budget qui doit permettre de trouver 60 milliards d'euros d'économies. Le budget attribué à l'Élysée, qui devait augmenter de 2,5% et passer de 122,6 millions à 125,7 millions d'euros, avait suscité la polémique. Alors, pourquoi le palais a-t-il besoin d'autant d'argent ? Europe 1 fait le point.
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Les dépenses de la présidence figurent chaque année sur sa présentation du budget prévisionnel. Pour l'année 2024, la dotation globale atteint 122,6 millions d'euros, plus 2,5 millions d'euros de recettes (soit 125,1 millions d'euros au total). Et ce budget est divisé en quatre catégories : le personnel, le fonctionnement, les déplacements présidentiels et l'investissement.
817 agents dédiés à la présidence en 2023
La première catégorie concerne donc le salaire des différents collaborateurs, dont l'enveloppe frôle la barre des 76 millions d'euros. "Il y a ceux qui sont chargés de la sécurité des résidences, les gendarmes et les policiers qui suivent le président dans ses déplacements, son cabinet, ceux qui sont chargés du fonctionnement interne (de l'Élysée), l'intendance, la cuisine...", énumère René Dosière, président de l'Observatoire de l'éthique publique qui s'intéresse au train de vie de l'État.
Au total, au 31 décembre 2023, 817 agents travaillaient pour la présidence, contre 796 en 2022 et 800 en 2021, renseigne le dernier rapport de la Cour des comptes. Cette hausse d'effectif, expliquée par ce rapport, approche d'ailleurs le plafond d'emploi fixé à 825 équivalents temps plein.
"Pour 1.000 euros de dépenses publiques, 8 centimes consacrés à la présidence"
Vient ensuite la partie fonctionnement, de l'ordre de 19 millions d'euros. Celle-ci est découpée en deux sous-catégories, l'action présidentielle et l'administration de la présidence. La première permet notamment d'assurer les fonctions de représentation du chef de l'État. C'est ici que les réceptions au palais de l'Élysée sont référencées, à l'image du dîner d'État d'Emmanuel Macron avec le couple royal belge le lundi 14 octobre. La seconde rubrique regroupe les différentes charges, comme les loyers, l'électricité, etc.
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Les déplacements présidentiels sont ensuite mentionnés (21,1 millions d'euros dans le budget prévisionnel 2024). Ils sont séparés en deux groupes : les activités diplomatiques d'abord, c'est-à-dire les voyages à l'étranger, puis les déplacements "hors action diplomatique", soit des déplacements en France. La mention "ETEC" renvoie à l'utilisation d'escadron de transport, d'entraînement et de calibration, une unité de l'armée de l'air chargée de transporter le président et le gouvernement.
Enfin, la quatrième catégorie, celle de l'investissement (9,1 millions d'euros), est dédiée à tout ce qui est travaux de rénovation, de modernisation, de restauration dans le palais de l'Élysée et ses annexes. C'est ici également qu'est mentionnée l'acquisition de matériel courant (ordinateurs, téléphones, véhicules...). "Pour 1.000 euros de dépenses publiques, 8 centimes sont consacrés à la présidence", résume René Dosière.