Un hémicycle déserté par le bloc central et des dizaines de milliards de taxes votées par la gauche. Le scénario, aux airs de défaite pour les soutiens de Michel Barnier, présente en réalité un avantage crucial : il devrait permettre de justifier le rejet d'un texte devenu invotable.
"Je me vois difficilement voter ce budget tel qu'il est en train de se préparer"
"Le budget est tellement déformé aujourd'hui que je me vois difficilement voter ce budget tel qu'il est en train de se préparer", affirme le député macroniste, Jean-René Cazeneuve. En cas de rejet par l'Assemblée nationale, le budget serait directement transmis au Sénat, où Michel Barnier dispose cette fois d'une majorité de droite. Même issue, si les débats n'aboutissaient pas dans l'hémicycle avant le 21 novembre, soit 40 jours après la présentation du texte.
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Au Palais du Luxembourg, le gouvernement pourrait ainsi reprendre la main, puis miser sur un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire, pour se rapprocher de l'équilibre initial du texte. C'est uniquement à ce moment-là que Michel Barnier, pour faire passer le texte final, pourrait avoir recours au 49.3. Un passage en force, certes, qui l'exposerait d'ailleurs à une motion de censure, mais le Premier ministre pourrait alors se targuer d'avoir laissé débattre l'Assemblée et faire constater, aux yeux de tous, l'absence de majorité.