1:09
  • Copié
avec AFP , modifié à
Après avoir mis en garde contre la tentation d'un "concours Lépine fiscal", Michel Barnier s'est opposé, dans les colonnes du JDD, à la pérennisation des alourdissements temporaires d'impôts qu'il préconise pour les grandes entreprises ou les Français les plus aisés. 

Le Premier ministre Michel Barnier a mis en garde samedi contre la tentation d'un "concours Lépine fiscal" lors de l'examen du budget 2025, après une première semaine de débats en commission marquée par l'adoption de nombreux amendements créant de nouvelles taxes. La commission des Finances a rejeté samedi un projet de budget largement remanié après quatre jours de débats. Les partis de la coalition gouvernementale et le Rassemblement national ont voté contre un texte comprenant, sous l'impulsion de la gauche, des milliards d'euros de nouvelles recettes fiscales.

Pas de pérennisation des alourdissements temporaires

Avec l'adoption des amendements du Nouveau Front populaire (NFP), "qui ne s'articulaient même pas entre eux, le texte était devenu insoutenable", a déploré Michel Barnier dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD). "Dans le cadre du débat parlementaire, nous serons attentifs aux amendements qui préservent ou améliorent la compétitivité et, plus largement, l'activité économique. Car il faut que les choses soient claires : l'effort dont chacun doit prendre sa part ne peut pas se transformer en concours Lépine fiscal", a-t-il affirmé.

Dès lundi, les députés reprendront les débats dans l'hémicycle, sur la base du projet de budget originel du gouvernement. Dans cet entretien au JDD, Michel Barnier s'oppose à la pérennisation des alourdissements temporaires d'impôts qu'il préconise pour les grandes entreprises ou les Français les plus aisés. Certains de ses alliés, au Modem, sont partisans de les rendre permanents.

"Je ne veux pas qu'on alourdisse la fiscalité au-delà de l'effort temporaire que nous avons demandé à certaines grandes entreprises et aux contribuables les plus aisés. Et je m'engage à ce qu'aucune taxe temporaire, dictée par les circonstances, ne devienne permanente", a-t-il affirmé. Son projet prévoit une durée maximum de deux ans pour ces taxes exceptionnelles. 

Un effort de 60 milliards dans le budget 2025

Le Premier ministre souhaite réaliser un effort de 60 milliards d'euros dans son budget 2025 pour mettre fin au dérapage du déficit public: 40 milliards d'économies et 20 milliards de recettes fiscales supplémentaires. Il a ajouté qu'il souhaitait que le débat parlementaire se développe, mais n'a pas exclu une adoption sans vote, via l'article 49.3 de la Constitution.

"En cas de blocage parlementaire, retarder l'adoption du budget pourrait paralyser l'action publique, compromettre la gestion des finances de l'État et mettre en danger la crédibilité financière de la France. Le 49.3 permet ainsi d'éviter un blocage", a-t-il dit.