EN DIRECT - Nouveau Premier ministre : François Bayrou quitte l'Elysée après 1H45 d'entretien avec Macron
Le président Emmanuel Macron a repoussé à vendredi matin le moment de désigner un Premier ministre, laissant prospérer rumeurs et spéculations. François Bayrou, un des choix possibles d'Emmanuel Macron pour Matignon, a été reçu vendredi matin pendant 1h45. Suivez notre direct.
Enfin le dénouement ? Le président Emmanuel Macron a repoussé à vendredi matin le moment de désigner un Premier ministre, laissant prospérer rumeurs et spéculations entre le chef centriste François Bayrou, l'ex-socialiste Bernard Cazeneuve ou encore un candidat surprise comme l'ancien ministre Roland Lescure.
Les informations à retenir :
- Emmanuel Macron doit désigner ce vendredi matin le nouveau Premier ministre
- François Bayrou a été reçu pendant 1h45 par Emmanuel Macron à l'Élysée ce vendredi matin
- La passation de pouvoirs est attendue en fin de matinée à Matignon
- Jean-Yves Le Drian dit avoir refusé le poste de Premier ministre
- Plusieurs noms sont cités : François Bayrou, Bernard Cazeneuve, Roland Lescure, Sébastien Lecornu ou encore Catherine Vautrin
La passation de pouvoirs est attendue en fin de matinée à Matignon
La passation de pouvoir à Matignon entre l'ancien Premier ministre Michel Barnier et son successeur, toujours pas connu, est attendue en fin de matinée vendredi, a appris l'AFP de sources ministérielles.
L'ensemble des ministres est convié à cette passation, selon ces sources. Un tapis rouge commençait à être déroulé dans la cour de l'hôtel du 57 rue de Varenne, a constaté l'AFP, pendant que le chef du MoDem François Bayrou était toujours reçu à l'Élysée par le président Emmanuel Macron.
"François Bayrou est l'incarnation même du macronisme", affirme Manon Aubry
Alors que son nom circule avec insistance pour Matignon, François Bayrou peine à séduire dans les rangs de La France insoumise. Invitée ce vendredi de La Grande Interview Europe 1/CNews, l'eurodéputée LFI Manon Aubry estime que le maire de Pau est "l'incarnation même du macronisme" et rappelle qu'il fut "l'un des premiers soutiens d'Emmanuel Macron en 2017". "Comment se fait-il que lorsqu'Emmanuel Macron perd une élection, il veuille nous imposer la continuité de sa propre politique ?", interroge-t-elle.
François Bayrou reçu à l'Élysée à 8h30
François Bayrou, un des choix possibles d'Emmanuel Macron pour Matignon, est reçu depuis 8h30 à l'Élysée, a-t-on appris de sources proches des consultations. Le président du Modem s'est déjà entretenu au téléphone jeudi soir avec Emmanuel Macron qui a promis de nommer son nouveau Premier ministre vendredi matin.
À ce stade, on ne sait pas si Emmanuel Macron reçoit François Bayrou, 73 ans, pour lui annoncer sa nomination au poste de Premier ministre ou au contraire lui expliquer les raisons d'une non-nomination une nouvelle fois.
Jean-Yves Le Drian dit avoir refusé le poste de Premier ministre
L'ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a confié à l'hebdomadaire breton Le Penthièvre qu'il avait refusé le poste de Premier ministre pour lequel le président Emmanuel Macron poursuit vendredi ses consultations. "On me l'a proposé. Mais j'ai refusé. Dans deux ans et demi, j'aurai 80 ans, ce ne serait pas sérieux", a justifié M. Le Drian, jeudi en marge d'une conférence organisée à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) sur le thème du "basculement du monde".
Président socialiste de la région Bretagne de 2004 à 2017, Jean-Yves Le Drian avait occupé les fonctions de ministre de la Défense du président François Hollande. Rallié à Emmanuel Macron, il avait ensuite été son premier ministre des Affaires étrangères. Il est actuellement son envoyé spécial pour le Liban.
Le délai promis non tenu
Le délai de 48 heures qu'il avait lui-même fixé mardi dernier devant les chefs de partis n'aura donc pas été tenu. De retour d'une visite éclair en Pologne, à peine arrivé sur le sol français, M. Macron a déçu les attentes et fait savoir que la nomination du nouvel hôte de Matignon n'aurait lieu que ce vendredi.
Le chef de l'État procrastine-t-il encore comme lorsqu'il avait mis 51 jours pour nommer Michel Barnier en remplacement de Gabriel Attal ? Est-il encore indécis, jouant avec les nerfs des responsables politiques et des principaux favoris pour le poste ?
"Il conclut ses consultations", disait jeudi soir à l'AFP l'entourage présidentiel. Mais l'attente est propice à la propagation d'informations non-vérifiées et à un climat délétère dans la classe politique, marqué par les attaques contre les prétendants potentiels. L'un d'eux reconnaissait tard jeudi soir ne pas être fixé sur les choix du président.
Le nom de Roland Lescure fait irruption dans le débat
"Ils sont dans la nasse", il y a un "tir de barrage à chaque nom", déplorait un proche d'Emmanuel Macron. "Personne n'est accordé autour du président", ajoutait-il.
Jeudi, c'est le nom de Roland Lescure, ex-ministre de l'Industrie et macroniste de la première heure qui a fait irruption dans le débat. À 58 ans, le député des Français établis à l'étranger pour l'Amérique du Nord, plutôt marqué à gauche de la macronie, pourrait devenir un super-animateur à la tête d'un gouvernement de poids-lourds, à ce titre plus difficile à censurer.
Plusieurs députés du Rassemblement national, dont les cadres Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy, ont marqué successivement sur X leur hostilité à sa nomination. "Roland Lescure ? Motion de censure", a écrit la porte-parole du groupe lepéniste Laure Lavalette, avant d'effacer son message.
Prenant l'hypothèse au "sérieux", l'entourage du ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a prévenu que ce serait un "gros problème" pour son parti, Les Républicains (LR), car Roland Lescure "porte une ligne inverse" sur l'immigration.
Les options Bernard Cazeneuve ou François Bayrou
L'équation politique reste infiniment complexe malgré le mouvement opéré par le parti socialiste. Le prochain chef du gouvernement devra créer les conditions de sa survie politique afin de ne pas subir le sort de Michel Barnier, renversé le 4 décembre par les députés lors d'une censure inédite depuis 1962, qui laisse le pays sans budget pour 2025.
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, comme la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, a proposé une formule : le renoncement à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire passer des textes en force au Parlement, si un Premier ministre de gauche était nommé. En contrepartie, une majorité de députés s'engagerait à ne pas le censurer.
Cette formule a relancé l'option Bernard Cazeneuve, l'ex-Premier ministre de François Hollande et figure de la gauche modérée hostile à l'alliance avec La France insoumise (LFI). L'ancien maire de Cherbourg ne cache pas ses affinités avec François Bayrou, allié historique d'Emmanuel Macron et dont le nom est cité avec insistance depuis le début de la semaine.
Car le chef centriste, 73 ans, incarne au moins autant qu'Emmanuel Macron le dépassement du clivage gauche-droite qu'il est le premier à avoir théorisé, autant qu'il a promu la culture du compromis. Mais les jours passant, le doute s'est instillé sur la réelle volonté d'Emmanuel Macron de le nommer à Matignon.
Sébastien Lecornu et Catherine Vautrin cités
Le président semble réticent à se tourner vers la gauche. Dès lors, les noms de l'inamovible ministre des Armées Sébastien Lecornu et de celle des Territoires Catherine Vautrin, tous deux passés de la droite à la macronie, sont aussi cités comme de possibles Premiers ministres.
Mais plus encore que d'autres prétendants, ils se retrouveraient dans une situation politique similaire à celle de Michel Barnier, avec un fort risque de censure si la gauche et le Rassemblement national s'alliaient pour la circonstance.