L'Élysée a annoncé mardi qu'elle ne demanderait pas de hausse de sa dotation pour 2025 après la polémique suscitée par l'augmentation de son budget, assurant vouloir "donner l'exemple" comme l'Assemblée nationale et le Sénat, qui renonceront également à leurs augmentations de crédits.
Alors que "le gouvernement a annoncé de nombreuses économies", "le chef de l'État souhaite que la présidence de la République donne l'exemple", a expliqué l'Élysée dans un communiqué. Les crédits de la présidence devaient passer de 122,6 millions d'euros à 125,7 millions, soit une augmentation de 2,5%, supérieure à la hausse globale des prix prévue en 2025 par le projet de budget (1,8% d'inflation moyenne).
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Participer "à l'effort demandé"
L'économie proposée par la présidence sera donc d'environ trois millions d'euros pour le budget de l'État. Les deux chambres du Parlement ont annoncé, elles aussi, un effort budgétaire via un communiqué de leurs présidents Yaël Braun-Pivet (Assemblée) et Gérard Larcher (Sénat) : l'Assemblée nationale comme le Sénat proposeront lors des débats budgétaires de l'automne de renoncer à l'indexation de la dotation du Parlement sur le taux d'inflation.
"Il est normal et indispensable que les deux assemblées participent à l'effort demandé à tous pour redresser les finances publiques de notre pays", assurent les présidents des deux chambres. Celles-ci avaient approuvé ces derniers mois l'augmentation de leur dotation de 1,7% pour 2025, la faisant passer à environ 618 millions d'euros pour l'Assemblée nationale et à 359 millions pour le Sénat.
"Les Français ont aussi besoin d'institutions solides"
Cette décision - qui devra encore être adoptée par le Parlement lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2025 - permettra donc des économies de l'ordre de 16 millions d'euros en cumulé pour les deux assemblées. L'augmentation de la dotation de la présidence et du Parlement avait suscité de nombreux questionnements ces derniers jours, dans un contexte de dégradation profonde de la situation budgétaire de la France, et alors que des efforts seront demandés par le gouvernement à nombre de secteurs d'activité et administrations. "Je comprends que ça questionne et que le débat existe là-dessus", avait noté le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin sur TF1 samedi. "Maintenant les Français ont aussi besoin d'institutions solides, ont aussi besoin de représentants qui puissent bien faire leur travail. Si le Parlement décide autrement, il est souverain", avait-il ajouté.
Après un exercice excédentaire en 2022, l'Élysée avait dépassé en 2023 sa dotation de 8,3 millions d'euros, avec 125,5 millions de charges, ce qui avait rendu nécessaire un prélèvement de trésorerie. La Cour des comptes avait notamment appelé la présidence à entreprendre "des efforts significatifs dès 2024 afin de rétablir et de pérenniser (son) équilibre financier".