Le budget tendu de la France et de la Sécurité sociale vont contraindre pouvoirs publics et industriels de la santé à "des efforts" et des "arbitrages difficiles", notamment sur les prix des produits, a prévenu mardi le ministre délégué à l'Industrie, Marc Ferracci.
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Des efforts sur les prix ?
"Nous allons nous battre pour l'industrie de santé. Cela va supposer des efforts, des efforts partagés, des efforts à la fois sur les volumes, mettre en œuvre des mesures de bon usage" et "sans doute également sur les prix", a déclaré Marc Ferracci, dans un discours à l'ouverture des 13e "Rencontres du G5 santé", qui regroupent les huit principales entreprises françaises de produits de santé.
"Il va nous falloir trouver un équilibre entre les enjeux de souveraineté sanitaire, la continuité d'une politique d'attractivité pour l'industrie de santé et les contraintes budgétaires. Voilà l'équation à laquelle nous sommes confrontés", a-t-il poursuivi, devant les dirigeants notamment de bioMérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, ou encore Théa.
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Un contexte extrêmement contraignant
Au moment où le déficit public dérape et où le gouvernement boucle le budget 2025 de l'État et de la Sécurité sociale, "nous devons encore plus que d'habitude tenir compte de ce contexte extrêmement contraint" qui va "nous obliger à prendre des arbitrages dans les prochaines heures, les prochains jours, qui seront forcément difficiles", a-t-il averti.
"Les besoins en santé sont croissants, mais il paraît difficile, (...) d'augmenter significativement la part des dépenses de santé dans le produit intérieur brut". "Il s'agit de soigner à un coût modéré et favorisant l'industrie", a insisté le ministre. Il s'est dit convaincu que "la recherche de l'efficience est un levier absolument indispensable" pour "concilier les objectifs de santé publique" et de "responsabilité budgétaire". "L'efficience passera notamment par l'innovation, la montée en puissance du numérique, éventuellement de l'intelligence artificielle", a-t-il avancé.
Il a estimé que l'approche de la médico-économie, qui consiste à évaluer le coût-bénéfice macro-économique et micro-économique de l'utilisation des médicaments était "une voie extrêmement vertueuse". "Je mandaterai, pour travailler sur ces pistes, le Comité économique des produits de santé (CEPS), dans des délais très brefs", a-t-il annoncé. Il a assuré vouloir donner aux industriels la capacité de se "projeter dans la durée", s'appuyer sur un cadre tarifaire et réglementaire "stable", et vouloir "développer" la politique de réindustrialisation, "en facilitant l'accès des entreprises, notamment nos PME, nos ETI, aux grands donneurs d'ordres et aux marchés publics".