"Personne dans l'exécutif ne peut traiter les députés de cons." Les propos tenus mardi par la députée LREM Aurore Bergé en référence à une petite phrase relayée par la presse illustre l'énervement de la majorité concernant la polémique autour de l'allongement de la durée du congé à la suite du décès d'un enfant.
La "colère" des parlementaires
Les députés marcheurs avaient rendez-vous mardi matin avec le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud en réunion de groupe pour crever l'abcès après le couac du gouvernement. Pendant près de deux heures, le mot "colère" est beaucoup revenu dans la trentaine d'interventions sur le sujet. Une colère ressentie aussi, et c'est plus rare, par les députés LREM les plus loyaux. Ces derniers ont eu le sentiment d'être lâchés par le gouvernement face à la polémique.
Un participant a décrit à Europe 1 l'ambiance à l'intérieur de la salle comme "un long moment de catharsis".
Edouard Philippe "assume"
L'appel du président de la République Emmanuel Macron à "l'humanité" ce week-end est également mal passé. "Ça me touche dans mon honneur", a dit, d'une voix tremblante, un député. Venu en soutien des parlementaires, Edouard Philippe a évoqué un "sujet devenu un espèce de boule de feu". "Une part de responsabilité vient du gouvernement, je l'assume" a-t-il aussi répondu aux députés.
Suffisant pour calmer la majorité ? À la mi-journée, la réunion était toujours en cours alors que la question de la réparation du raté se posait. Deux options semblaient sur la table : attendre que le Sénat se saisisse du texte ou refaire un texte à l'Assemblée nationale par la majorité LREM. Un député a indiqué préférer cette possibilité à Europe 1 : "Il en va de notre crédibilité."
Muriel Pénicaud huée
De son côté, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a été huée lorsqu'elle a pris la parole pour affirmer qu''il existe encore beaucoup d'aspects non-traités" dans cette proposition de loi. Toujours sous les cris des députés, elle a ajouté qu'une "concertation va être menée avec Adrien Taquet [le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance, ndlr], les parlementaires, les partenaires sociaux et les associations."