Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France, a interpellé vendredi le Premier ministre Édouard Philippe sur la question de la pression migratoire à Calais, jugeant "préoccupante" la situation avec le retour de nombreux migrants. "Je suis régulièrement alerté par les transporteurs routiers qui constatent une recrudescence progressive des dégradations sur leurs camions", affirme-t-il dans un courrier rendu public.
"Le risque (d'un retour de migrants) est bien réel car si les forces de l'ordre peuvent garantir la non-reconstitution d'une 'jungle' sur la Lande, elles ne sont pas en mesure d'empêcher les migrants présents à proximité de Calais de préparer leurs tentatives d'intrusion dans le port ou le Tunnel en vue de rejoindre le Royaume-Uni", détaille Xavier Bertrand.
Entre 300 à 500 migrants dispersés dans le Calaisis. Dans la nuit de dimanche à lundi, un premier barrage improvisé depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais en octobre avait été posé par des migrants sur la rocade portuaire de Calais, obligeant les forces de l'ordre à faire usage de gaz lacrymogène, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Selon l'association l'Auberge des migrants, quelque 500 migrants vivent actuellement dispersés dans le Calaisis. Pour la préfecture du Pas-de-Calais, ils sont environ 300.
Obtenir un "blocus maritime des côtes libyennes". Dans sa lettre, Xavier Bertrand exige aussi la mise en place "d'un véritable blocus maritime au large des côtes libyennes" dont l'absence, selon lui, accentuerait durant l'été "la pression migratoire aux frontières sud de l'Europe" avec des "répercussions dramatiques sur l'ensemble du territoire national, tout particulièrement dans les Hauts-de-France". "Il est urgent que votre gouvernement entende les cris d'alerte du Calaisis et y réponde aussi en mettant tout en œuvre à l'échelle internationale pour obtenir un blocus maritime des côtes libyennes", conclut-il.