Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a demandé jeudi aux préfets de "combattre l'islamisme et le communautarisme" qui "sont des atteintes graves au pacte républicain", érigeant cet objectif au rang de "mission prioritaire". Devant les préfets réunis en séminaire Place Beauvau, Christophe Castaner a dévoilé les grandes lignes d'une circulaire visant à "identifier et lutter contre les atteintes à la République", que constituent "l'islamisme et le communautarisme".
"Un contre-projet de société"
"L'heure n'est plus aux pudeurs et aux faux semblants", a-t-il dit, en faisant valoir que "l'islamisme était un projet politique antidémocratique, antirépublicain, un contre-projet de société ". "L'islamisme est le pire ennemi de l'islam, a-t-il insisté, il n'a rien à voir avec la religion, il la dévoie". "Je ne peux pas accepter des quartiers où on y combat la République", a ajouté le ministre. Christophe Castaner a donné en exemple l'action entreprise depuis février 2018 dans une quinzaine de quartiers dits sensibles, où "133 débits de boisson" ont été fermés, ainsi que "13 lieux de cultes", "4 écoles", et "9 établissements culturels", au terme de 1.030 enquêtes". L'idée est d'étendre ce type d'actions à l'ensemble du territoire.
"Donner le goût de la République"
Le ministre a demandé ainsi aux préfets de mettre en place "une cellule départementale" dédiée à cette action, de travailler avec "l'autorité judiciaire" avec "détermination", et d'entreprendre avec l'Éducation nationale "un suivi de la déscolarisation pour lutter contre la stratégie d'évitement scolaire". "Il est hors de question de laisser une partie de notre jeunesse dans l'obscurantisme", a affirmé Christophe Castaner. Il a demandé aussi aux préfets "un discours républicain exigeant", d'associer "les élus locaux", et de mettre en place des campagnes de sensibilisation et "d'assurer partout la mixité sociale". "Nous devons donner partout le goût de la République", a-t-il dit, en les appelant à "revendiquer une République de combat, fière de sa devise".