Le slogan préféré des cortèges parisiens de "gilets jaunes", samedi, était indéniablement "Castaner menteur". Si les rangs étaient plus clairsemés que les semaines précédentes, avec seulement 1.460 manifestants dans la capitale, ils avaient tous peu ou prou la même cible : le ministre de l'Intérieur.
"C'est un scandale d'État". Pour les "gilets jaunes" en effet, celui qui a parlé d'"attaque" de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière le 1er mai, avant d'admettre qu'il ne s'agissait pas de cela, doit démissionner. Certains lui ont concocté une chanson de départ, d'autres se sont occupé de lui trouver un nouveau job, comme Alexandre, qui le verrait bien prendre les rênes du Gorafi, ce site satirique célèbre pour ses informations parodiques.
"Il a tout fait pour montrer qu'il méritait le poste de rédacteur en chef et le Gorafi devrait se réunir pour voir si ce n'est pas sa meilleur opportunité de l'engager", plaisante le jeune homme au micro d'Europe 1. Avant de se faire plus sérieux. "On en rit mais c'est révoltant. Il y avait des caméras, des images, c'est tellement flagrant que c'est un scandale d'État."
Dialogue rompu. Les convictions des "gilets jaunes" présents samedi semblaient aussi s'en trouver renforcées. "Ces violences [policières] sont certainement voulues par le pouvoir pour [nous] intimider et être sûr que les gens ne viennent pas", avance un manifestant. "Mais c'est une fausse idée, les gens viendront. S'il faut manifester pendant un an, ce sera un an, si c'est deux ans, ce sera deux ans." Le dialogue semble donc définitivement rompu avec les autorités. "Cela ne pourra se régler que dans la rue", confie une participante.