Une fois de plus, l’opposition tire sur lui à boulets rouges. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a été vivement critiqué pour avoir dressé le portrait d’un assaillant jusque-là sans histoire, quelques heures seulement après la tuerie de la Préfecture de police de Paris, qui a fait quatre morts jeudi. Or, l’enquête met désormais en avant la radicalisation du tueur, un agent administratif converti à l’islam depuis plusieurs années. Plusieurs élus LR réclament désormais le départ du locataire de la place Beauvau.
"Si la démission d’un ministre, ou de ce ministre, suffisait à résoudre tous les problèmes, ce serait beaucoup trop simple", a toutefois tenu à nuancer sur Europe 1 Brice Hortefeux, lui-même ministre de l’Intérieur sous Nicolas Sarkozy.
Prenant la défense de son lointain successeur, l’eurodéputé estime que celui-ci a d’abord agi sous la pression médiatique. "La pression de l’actualité exige des réponses immédiates, et des informations sur l’instant, des solutions rapides. Sans doute Christophe Castaner a-t-il péché. Beaucoup de membres du gouvernement actuel et des précédents - et je m’inscris là-dedans -, sur des sujets heureusement moins graves, ont parlé parfois un peu trop vite."
"Sa démission relève du président de la République"
Pour Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur n’a pas cherché à minimiser le profil de l’assaillant, mais s’est seulement contenté de livrer les données qu’il avait à sa disposition à cet instant. "Il a immédiatement reproduit des éléments fournis de manière incomplète et parfois erronée, par ses services."
"Sa démission relève du président de la République", rappelle ce proche de Nicolas Sarkozy. "Mais cela ne l’exonère pas de réponses précises sur le parcours de ce tueur, l’origine de sa radicalisation. Pourquoi un certain nombre de signaux n’ont pas été retenus ?", interroge encore Brice Hortefeux. "La menace terroriste est permanente, la vigilance doit être totale. Il n’y a pas de signaux faibles ou forts, mais des signaux qu’il faut prendre en compte", conclut-il.
Dimanche dans le journal de 13 heures de TF1, le ministre de l'Intérieur a reconnu des failles, mais a exclu de démissionner, dénonçant un "procès politique" contre lui.