Bernard Cazeneuve s'est adressé lundi à Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens pour leur dire qu'il était "encore temps de faire le choix de la République" en appelant à voter pour Emmanuel Macron face au FN, sous peine d'une "impardonnable faute morale".
"Aucun responsable politique n'a le droit de ne pas dire clairement son choix". Dans une tribune publiée par Libération, le Premier ministre affirme que, face aux "risques" posés par le Front national, "aucun responsable politique, s'il est soucieux de l'avenir de la Nation ou simplement fidèle aux valeurs républicaines, n'a le droit d'hésiter ou de ne pas dire clairement son choix" pour le second tour de la présidentielle.
"A fortiori, toute femme, tout homme de gauche devrait appeler à voter, dimanche, sans ambiguïté aucune, pour Emmanuel Macron", insiste Bernard Cazeneuve, qui participera à un premier meeting PS d'appel au vote Macron, mardi à Dijon avec le maire et ex-ministre François Rebsamen, et jeudi à une autre réunion publique similaire à Canteleu, en Seine-Maritime, près de Rouen. Il souligne que "l'amertume, le cynisme, l'absence de lucidité face à la vraie nature du Front national seraient des fautes que l'Histoire jugerait sévèrement".
"Il est encore temps". "À Jean-Luc Mélenchon et à ceux qui le suivent ou tergiversent, je veux dire qu'il est encore temps de faire le choix de la République", affirme le chef du gouvernement, alors que le leader de la France insoumise a refusé de dire s'il voterait blanc ou pour Emmanuel Macron.
"Bien entendu, le soutien sans restriction que nous apportons à Emmanuel Macron en cette circonstance ne signifie pas que nous approuvions sans réserve la totalité de son projet", dit-il, soulignant que "c'est dans le cadre des élections législatives que l'orientation de son quinquennat sera scellée".
"C'est notre devoir". "Mais, dans l'immédiat, l'essentiel est pour chaque femme et homme de gauche, pour chaque républicain, pour chaque Français, de faire obstacle, en toute clarté, au nom de l'intérêt supérieur du pays, au projet funeste de l'extrême droite. C'est notre devoir", martèle le Premier ministre.
Parmi les "risques" d'un vote FN, il invoque notamment "la résistance" de l'économie face à la concurrence mondiale, mais aussi le fait que "le Front national affaiblirait aussi la France, au moment même où notre pays est sous le coup d'une menace terroriste très sérieuse, qui ne peut être combattue que dans la recherche constante de l'unité de la Nation".