La passation de pouvoir est prévue mercredi en début de matinée. Matthias Fekl qui était jusqu'ici secrétaire d'Etat au Commerce extérieur remplace Bruno Le Roux place Beauvau. L'éphémère ministre de l'Intérieur fait l'objet d'une enquête préliminaire du parquet national financier pour avoir employé ses deux filles comme collaboratrices à l'Assemblée nationale entre 2009 et 2016. À un mois d'une présidentielle, déjà secouée par les épisodes successifs de l'affaire Fillon, François Hollande et Bernard Cazeneuve ont voulu aller vite, très vite.
Une situation similaire à celle de François Fillon. Au milieu de son dîner avec le Premier ministre japonais, lundi soir, François Hollande reçoit un SMS d’un membre de son cabinet : "On a un problème avec Le Roux". À la fin du repas, le président s’entretient au téléphone avec son Premier ministre, Bernard Cazeneuve. Le sort de Bruno Le Roux et scellé en quelques minutes, le chef de l’État et le chef du gouvernement ne voient pas comment le parquet national financier pourrait ne pas ouvrir d’enquête, dans une affaire dont les faits sont similaires à celle qui pollue la campagne de François Fillon depuis fin janvier.
Pas de chamboule-tout. Dans ces conditions, impossible de rester le premier flic de France. Dans la soirée, François Hollande et Bruno Le Roux se sont parlé au téléphone. Celui qui est encore ministre de l’Intérieur donne sa version des faits, mais la décision du président est irrévocable. Mardi matin, François Hollande et Bernard Cazeneuve se sont retrouvés pour discuter du remaniement. L’idée de confier Beauvau au portefeuille du Premier ministre ou à celui de Jean-Jacques Urvoas, le garde des Sceaux, est un temps évoqué avant d’être écartée. François Hollande ne veut pas d’un chamboule-tout gouvernemental à quelques semaines de son départ. Le nom de Matthias Fekl est finalement évoqué, puis retenu.
Le départ d'un vieil ami. À 14h30 mardi, François Hollande, Bernard Cazeneuve et Bruno Le Roux se retrouvent à l’Élysée pour convenir de la marche à suivre ; Bruno Le Roux obtient d’annoncer lui-même son départ. Même si François Hollande s’enorgueillit d’avoir tranché dans le vif en moins de 24 heures, le président ne tenait pas à humilier un vieil ami.