Le conflit entre Israël et le Hamas est entré dans son troisième mois jeudi. Si 105 personnes ont été libérées lors de la trêve d'une semaine fin novembre, 138 otages sont toujours retenus dans la bande de Gaza. Aucun nouvel accord n'est en vue pour de nouvelles libérations, selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Alors, une délégation de trois familles d'otages israéliens fait une tournée internationale pour implorer de l'aide. Après Washington il y a deux semaines, ils se sont rendus à Bruxelles et Paris.
"Ce n'est pas seulement le problème d'Israël, c'est aussi le problème de l'Europe"
"Je ne peux pas m'asseoir, je ne peux pas m'effondrer", répète Yanit Ashkenazi. Trois heures à peine après son atterrissage à Paris, la jeune femme implore de l'aide pour libérer Doron, 30 ans. "Je ne sais pas si ma petite sœur est vivante. Je ne sais pas s'ils ont violé ma petite sœur. Cela fait deux mois que l'on entend 'on vous comprend' mais si moi, en tant que juive, j’ai dû retirer tous les symboles juifs que je portais dès que je suis arrivée à Paris, alors ce n'est pas seulement le problème d'Israël, c'est aussi le problème de l'Europe. Et demain, ce sera vous", déclare-t-elle au micro d'Europe 1.
"Le Qatar ne devrait pas jouer sur les deux tableaux"
Yonatan et Ido Shamriz l'accompagnent. Ils viennent aussi du kibboutz de Kfar Aza décimé. Le visage de leur frère de 26 ans est imprimé sur leur t-shirt, 'ramenez Alon', peut-on lire. "Le gouvernement français pourrait dire au Qatar 'écoutez, vous ne pouvez pas d'un côté acheter ici des clubs de foot, et de l'autre financer le terrorisme'. Cela doit être très clair : le Qatar ne devrait pas jouer sur les deux tableaux", lancent-ils.
Ces familles, démunies, anéanties, racontent tenter seules la voie diplomatique en misant sur l'influence de la France et de l'Europe pour faire pression sur le Hamas.