Trois jours après la soirée de violences urbaines survenue samedi à Chanteloup-les-Vignes, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner accompagné de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet et du ministre du Logement et de la Ville Julien Denormandie se sont rendus sur les lieux de l'incendie de l'école de cirque, brûlée en marge des heurts avec les forces de l'ordre. "Ce n’est pas parce que 40 personnes font ce qu’elles ont fait samedi, qu’il faut croire que le quartier et la commune qui nous accueillent vont baisser les bras", a assuré le ministre de l'Intérieur, qui a évoqué un acte "odieux et inacceptable".
Il a réaffirmé sa confiance dans l’école, dans les acteurs de la politique de la ville, les bailleurs sociaux, les élus locaux et son soutien à la maire de la ville. "Elle est totalement mobilisée avec son équipe municipale, le département et l'agglomération."
50% de trafics supplémentaires démantelés cette année
"Chaque mètre carrés de cette commune doit être considéré comme un mètre de reconquête républicaine. Nous faisons un travail en profondeur, en particulier dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Dans ce département, le nombre de réseaux démantelés depuis le début de cette année a augmenté de 50%. Et nous continuerons", a assuré Christophe Castaner.
Avant de s'adresser aux instigateurs des violences. "Et ceux qui pensent qu'en commettant ce qu’ils ont commis samedi nous ferons reculer se trompent. Nous continuerons avec détermination, agissant main dans la main avec la justice pour que ces trafiquants qui considèrent qu’ils sont ici chez eux, comprennent que tel n’est pas le cas. Et nous iront chercher, mètre carré par mètre carré, chacun de ces territoires pour les rendre à la République."
Une réflexion sur l'interdiction des mortiers d'artifice
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs indiqué avoir "demandé une analyse juridique sur la possibilité d'interdire en France la commercialisation des mortiers" d'artifice, de plus en plus utilisés selon lui comme "armes par destination". Il y a eu "volonté d'organiser un guet-apens contre nos forces de sécurité et nos pompiers", a-t-il asséné, fustigeant l'"incroyable défi qui a été lancé sur les réseaux sociaux entre des quartiers pour, au fond, se faire du flic". "Nous devons lutter aussi contre la diffusion de ces appels sur les réseaux sociaux", un "mal qui se répand, qui banalise à la fois la violence contre les forces de sécurité, et en même temps invite à une sorte de concours totalement scandaleux", a-t-il estimé.
Julien Denormandie, le ministre de la Ville, a précisé de son côté que l'Etat participerait à la reconstruction du centre. La veille, le président LR du conseil départemental des Yvelines Pierre Bédier avait promis que le chapiteau serait "reconstruit dans moins d'un an et entièrement financé par le département".