La cohabitation avec Emmanuel Macron en cas de majorité absolue du Rassemblement national, pourrait s'avérer plus difficile qu'imaginée. Alors que le parti de Marine Le Pen est plus que confiant sur sa victoire lors des élections législatives, les dernières déclarations de la patronne des députés RN ne passent pas inaperçues.
"On a un garde-fou : la Constitution"
Dans une interview accordée au quotidien régional Le Télégramme, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle estime que le titre de chef des armées donné au président de la République "est un titre honorifique". Des propos "extrêmement grave" pour François Bayrou.
"Quand il y a des divisions ou des fractures dans un pays, des affrontements, des brutalités... On a un garde-fou. Et ce garde-fou, c'est la Constitution de la cinquième République", explique le maire de Pau micro de Laurence Ferrari. "C'est le général de Gaulle qui l'a écrite précisément pour échapper à ces divisions-là", poursuit-il.
Une remise en cause de l'ordre ?
"Mais, si vous prétendez que ce n'est pas vrai, en fait, que ce seraient des titres pour faire joli, alors vous mettez en cause profondément la Constitution", s'alarme-t-il. Dans son interview, Marine Le Pen estime avant tout que "c'est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse". Avant d'ajouter "Jordan Bardella n'a pas l'intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l'Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes".
De quoi agacer François Bayrou sur le plateau de La Grande interview : "Si vous mettez en cause le texte même de la Constitution, alors vous mettez en cause l'ordre dans le pays, la manière que nous avons de vivre ensemble. (...) Je trouve que cette déclaration est extrêmement grave", conclut-il.